Canon UC-X30

Canon UC-X30

Voici un caméscope Hi8 stabilisé Canon haut de gamme doté des fonctions qui ont fait le succès de la marque : pilotage par l’œil, qualité optique et viseur couleurs haute résolution. Point novateur, sa table de montage intégrée.

Jean-Pierre Challot – février 1997

VOS CASSETTES Hi8 SONT EN DANGER

Agissez avant qu’il ne soit trop tard

Le Canon UC-X30 est l’exemple parfait de l’évolution technologique des camescopes. Il témoigne d’une hausse qualitative qui ne peut que séduire. L’omniprésente grisaille parisienne n’était pas idéale pour le test. Par chance, son essayeur avait prévu de passer quelques jours au soleil. Direction l’Egypte, qui offre une vaste palette d’horizons, allant des sites archéologiques aux fonds sous-marins, en passant par le désert ou la luxuriante vallée du Nil.

Dans les grandes lignes

Le Canon UCX30 reprend les principales caractéristiques de son grand frère UC-X2Hi, ancien fer de lance de la gamme des modèles de paume Canon. Tout d’abord, son capteur 1/4 de pouce comporte 440.000 pixels réellement utilisés. On retrouve ensuite la qualité optique Canon, avec un zoom ×20 couvrant une large plage de focales allant du semi-grand-angle de 35 mm au super téléobjectif de 700 mm (équivalence 24 × 36). Et ce n’est pas tout, puisqu’il est possible de doubler numériquement cette focale pour atteindre un astronomique 1.400 mm. A ce stade, l’abus de zoom nuit gravement à la qualité de l’image, à consommer donc avec modération ; l’angle de champ est alors tellement réduit qu’il devient difficile de trouver son sujet, et plus encore de le suivre en mouvement. Bien utilisée, cette fonction offre pourtant de belles images à la perspective compressée.

Stable comme un obélisque

Mieux vaut s’abstenir de filmer les pyramides de sa chambre d’hôtel, la pollution atmosphérique est trop importante au Caire pour obtenir des images nettes et contrastées. Pourtant, si l’on y tient, mieux vaut disposer de très longues focales. Il faut utiliser un support (pied, table, rebord de fenêtre, voiture, palmier dattier…) pour augmenter la stabilité. Une précaution à conjuguer avec l’utilisation de l’excellent stabilisateur optique, qui compense la majorité des tremblements. Ce dernier fait merveille lorsque l’on filme à bord d’un véhicule, à condition toutefois de se contenter d’une plage de focales raisonnable (×4, soit entre 35 et 140 mm). Superbes résultats avec une grosse atténuation des secousses à bord du train Le Caire-Louxor qui longe les bords du Nil.

Autofocus piloté par l’œil

Controle stabilisateur optique Canon UC-X30

Côté viseur, l’UC-X30 possède ce qui se fait de mieux en la matière, à savoir un modèle couleurs de 0,7 pouce de diagonale, comptant 180.000 pixels. De quoi juger sûrement du contraste et de l’équilibre chromatique, mais un petit peu juste pour réaliser une mise au point manuelle, ou contrôler l’autofocus. Celui-ci peut travailler classiquement sur le centre du cadre, ou par le système Canon exclusif de pilotage par l’œil. Cette technique demande une adaptation du camescope à l’œil du cameraman. Une opération réalisée facilement, en moins de deux minutes. Il est même  possible de mémoriser deux réglages, pour deux utilisateurs différents. Un petit carré suit alors les moindres mouvements de la pupille : la mise au point s’effectue instantanément sur la partie du cadrage que l’on regarde le plus intensément. Idéal pour filmer des sujets en mouvement, mais aussi pour réaliser des fondus au flou, exercice que l’on peut pratiquer sur les colonnes du temple de Karnac à Louxor. C’est également ce petit cadre, qui, lorsqu’il est activé, détermine le réglage de l’exposition. On apprécie la mise au point minimale, 1 cm en position grand-angle, pour réussir des gros plans des hiéroglyphes.

Fonctions pilotées par l’œil

Canon nous propose aussi d’associer ce pilotage à d’autres fonctions, telles que le réglage de la balance des blancs, le déclenchement d’un titre, d’un fondu, de l’enregistrement, ou l’utilisation du doubleur numérique. Des possibilités créatives qui feront la joie de certains, mais que d’autres préféreront désactiver. Une solution intermédiaire consiste à ajuster la mise au point par le pilotage par l’œil, et de bloquer cette dernière via la touche Frame Lock tant que le sujet demeure immobile. On bénéficie alors de la souplesse du pilotage par l’œil, tout en n’étant pas contraint de fixer toujours le même point et de vérifier la totalité du cadrage.

Exposition

Exposition Canon UC-X30

Canon reprend les différents modes automatiques de fonctionnement que l’on retrouve sur de nombreux modèles de sa gamme photo-vidéo. Un mode Enregistrement simple est prévu pour les vidéastes sans soucis, tous les réglages étant réalisés automatiquement sans possibilité de débrayage. Le mode Auto, destiné aux cadreurs expérimentés, permet à ceux-ci d’intervenir quand ils le veulent sur la mise au point, le réglage d’exposition, la balance des blancs ou la vitesse d’obturation. On apprécie la facilité avec laquelle se débrayent et se modifient les valeurs standard. Pour les situations de tournage particulières, Canon a prévu des programmes pour le sport (utilisation d’une vitesse d’obturation rapide, donc à réserver aux scènes à grande vitesse en extérieur lumineux), le portrait (zone de profondeur de champ réduire), le spectacle avec la fonction Spot (idéal pour la danse du ventre) et des contextes de type plage/neige (sujet devant un fond très lumineux).

Mais aussi…

Le son, puisque le Canon UC-X30 enregistre en stéréo qualité Hi-Fi via un micro intégré ou un modèle externe. Une prise casque permet même de contrôler les niveaux sonores, que l’ on ne peut malheureusement pas régler manuellement. L’alimentation s’effectue par une batterie au Lithium-Ion, ce qui garantit une durée d’utilisation des plus convenables (45 mn avec la BP- 911 fournie) et l’absence d’effet mémoire. Une deuxième batterie se révèle vite indispensable pour partir sereinement une journée en bateau, et rapporter des images des fabuleux fonds marins. Dans ce cas, il est nécessaire de se munir du caisson SK-10, étanche jusqu’à 3 mètres, et idéal pour protéger le camescope des embruns ou des grains de sable des plages d’Hurghada.

Que de lux !

L’image délivrée est bien définie avec une légère dominante rouge en basse lumière. La sensibilité est donnée pour 3 lux, mais il est à noter qu’à cette valeur le camescope ne donne pas le meilleur de lui-même, et qu’un éclairage minimum de 100 lux est recommandé. Cela dit, sous le soleil égyptien, on dispose d’une débauche de lux, et l’image atteint alors son apogée avec de belles couleurs saturées qui ne débordent pas, un contraste idéal et une finesse des détails. Malheureusement la nuit tombe vire sous ces latitudes, et, dès 17 heures, le Canon UCX30 est obligé de jouer sur le gain, ce qui produit inévitablement un fourmillement de l’image. Mais dans ce domaine, tous les constructeurs sont confrontés au même problème.

Minuterie s’il vous plait !

De retour en France, l’UC-X30 nous réserve une bonne surprise, avec une table de montage intégrée, pouvant mémoriser 8 séquences. La précision est très correcte (5/6 images dans les meilleurs cas). Elle ne dépend pas du camescope doté du time code RCTC, mais du réglage du seuil en début ou fin de séquence. Pour vous aider à calculer le délai de réaction de votre magnétoscope enregistreur, le Canon UC-X30 dispose d’une minuterie électronique précise au 1/10′ de seconde, inscrite sur le signal vidéo lors du réglage.

Sélecteur de fonction Canon UC-X30

Côté accessoires, Canon n’a pas oublié les photographes, puisqu’il propose un adaptateur pour film à placer devant l’objectif. Il est possible dès lors d’agrémenter ses montages de vues fixes. L’inverseur Négatif/Positif du camescope sert à convertir des diapositives ainsi que des négatifs couleurs ou noir et blanc.

Caractéristiques Canon UC-X30

Caméra

  • Capteur : 1/4 de pouce 470.000 pixels.
  • Objectif : Zoom optique ×20, f1/6 (4-80 mm), zoom numérique ×40, stabilisateur optique.
  • Mise au point : Automatique TTL, pilotage par l’œil, manuelle, variable de 1 cm en position grand-angle à 80 cm en position téléobjectif.
  • Exposition : Automatique débrayable, pilotage par l’œil, modes programmés : sport, portrait, spot, plage et neige.
  • Obturateur :  1/50 à 1/10.000 s.
  • Viseur :  Couleurs 0,7 pouce 180.000 pixels.
  • Sensibilité : 3 lux (recommandé : ≥ 100 lux).
  • Balance de blancs : Automatique ou manuelle, pilotage par l’œil.

Magnétoscopes

  • Format : Hi-8.
  • Standard : Pal.
  • Audio : Hi-Fi stéréo.
  • Connectique : Sorties audio et vidéo composite par prise Cinch, sortie Vidéo Y/C par prise Ushiden, prises micro et casque stéréo, connecteur de montage Lanc.
  • Fonctions : Stabilisateur optique, time code RCTC, mode 16/9, effet numériques (Noir et Blanc, Sépia, Négatif, Art), déclenchement par infrarouge d’un magnétoscope enregistreur, télécommande IR.
  • Poids : 800 g sans batterie ni cassette.
  • Prix indicatif : 9.000 F ( 1.372 € )

Les plus

  • Optique : Zoom 20× de haute qualité assisté par un stabilisateur optique et un doubleur numérique. Des images nettes et stables à toutes les focales du zoom optique.
  • Pilotage par l’œil : Autofocus, exposition, balance des blancs ou effets spéciaux, ce système est très pratique pour activer les automatismes sans avoir recours aux touches de fonction.
  • Table de montage : Emetteur infrarouge intégré, mémorisation de 8 séquences et commande d’un magnétoscope VHS de salon sans câble ni table de montage externe.

Les moins

  • Réglage sonore : Aucune action possible sur les niveaux d’enregistrement audio. Mais il est vrai qu’à moins de 20.000 F aucun camescope ne possède cette fonction.

Rivaux

Panasonic NV-S88E

Seul dans cette gamme de prix (9.000 F), on peut comparer l’UC-X30 au S-VHS-C Panasonic NV-S88 (8.000 F), qui possède de nombreux points communs, hormis les fonctions de pilotage par l’œil, le viseur couleurs et les possibilités de montage.

Exploitant un autre concept, on trouve les camescopes Sharp VL-H420S (8.000 F) et Sony SC55E (10.000 F), Hi-8 à écran couleurs intégré.

Verdict

Voilà un haut de gamme très attractif. On apprécie la qualité optique, le réglage manuel des principales fonctions, le pilotage par l’œil de l’autofocus et de 11 autres fonctions. La table de montage intégrée avec émetteur infrarouge apparaît également comme un bon point. Ce camescope qui bénéficie d’un très bon rapport qualité/prix reste un des meilleurs choix en analogique.

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