Hitachi VM-C1S

Hitachi VM-C1 S

Hitachi prend l’initiative sur un nouveau secteur du marché déjà exploré par Canon et Sony. Aux trois paramètres : compacité, simplicité, prix réduit, ce caméscope VHS-C Hitachi ajoute l’originalité. L’Hitachi VM-C1S, Ulm de la vidéo, n’est pas prêt d’atterrir.

Christian Dartevelle – mai 1990

VOS CASSETTES VHS-C SONT EN DANGER

Agissez avant qu’il ne soit trop tard

L’Hitachi VM-C1S est le seul caméscope VHS-C à pouvoir être rangé dans un attaché-case : les deux sections de l’appareil sont alignées selon un même plan, la résultante étant un boîtier sans décrochement caractéristique. Le passage en mode caméra s’effectue en faisant pivoter de 90° vers la droite, la section avant de l’appareil. Avec cela deux conséquences : d’une part la mise sous tension de l’appareil, automatiquement commuté en pause à l’enregistrement ; d’autre part, l’escamotage du volet coulissant de protection de l’objectif, une autre « première » sur un camescope, issue des boîtiers photo compacts. Le basculement en sens inverse de la section avant entraîne, la coupure de l’alimentation du camescope, mais aussi la mise en place du volet protecteur coulissant. Cette position « repos » correspond également à l’utilisation du VMC-1 S en mode lecture, pour effectuer une recherche visuelle accélérée, ou pour procéder à un rebobinage avant/arrière. Dans ces différents cas, la mise sous tension des circuits de l’appareil se fait alors par un commutateur « Operate » placé sur le dessus du boîtier. Commutateur pouvant également être utilisé pour couper temporairement, ou remettre en marche l’alimentation du camescope, en mode enregistrement. C’est-à-dire, quand les deux sections du camescope sont positionnées à angle droit.

Hitachi VM-C1S

Appareil à usage familial, L’Hitachi VM-C1S est doté de toutes les fonctions automatiques de base. L’exposition, la balance des blancs, la mise au point, sont assurées sans la moindre intervention manuelle, un micro-processeur prenant en charge la gestion de tous ces paramètres. Il opère d’une façon « intelligente », notamment pour la détermination de la vitesse d’obturation, couplée avec l’ouverture du diaphragme, du 1/50s au 1/500s. Les valeurs correspondantes s’affichant dans le viseur, si on le souhaite.

Test de la lampe d’architecte

Baptisé « Auto-Exposure », ce dispositif d’ajustage automatique de la vitesse d’obturation – réservé jusqu’ici aux appareils « haut de gamme » – présente un intérêt majeur : c’est la certitude d’éviter la moindre surexposition en présence de zones de hautes lumières. Pas de risque d’éblouissement donc – ce que nous avons pu constater en pratique, et pas davantage d’effet « Smear », si fréquent sur bon nombre de camescopes actuels. De fait, L’Hitachi VM-C1S passe avec une rare maestria le très difficile test de la « lampe d’architecte », le rendu de cette source lumineuse ponctuelle ne s’accompagnant d’aucun hâle caractérisé, ni de bavures lumineuses verticales. Belle démonstration donc des qualités du capteur utilisé – il s’agit d’un 320 000 pixels – qui affiche par ailleurs des performances exemptes de critiques.

Hitachi VM-C1S

La définition horizontale mesurée en sortie de section caméra atteint, sans problèmes, le cap des 350 points/ligne avec un rapport signal/bruit tout à fait satisfaisant. Les contrastes des images sont au diapason, c’est-à-dire excellents. Quant au moirage et à l’effet de structure, ils sont pratiquement inexistants.

Le tableau ne serait toutefois pas complet si l’on ne faisait mention de la fidélité de restitution des couleurs. Là aussi les résultats sont sensiblement au-dessus de la moyenne, car l’équilibre général est toujours très bien respecté en toutes circonstances. Notamment dans le cas des prises de vues effectuées en lumière artificielle, avec de simples lampes à filament de tungstène.

Toutefois, l’automatisme qui régit la balance des blancs réclame un minimum d’éclairement (environ 300 lux) pour obtenir une correction de température de couleur adéquate. Lorsque ce seuil d’éclairement n’est pas atteint, on peut observer une dominante rouge très marquée qui fait regretter des positions de pré-réglage du blanc « de référence ».

Cassettes VHS-C

En extérieur, mises à part quelques situations de lumière particulières – lever ou coucher de soleil, zones de couleur de surface importante – le système de balance des blancs réagit de façon satisfaisante, mais en favorisant toutefois très légèrement les bleus. L’impression générale étant que les couleurs restituées paraissent un peu « froides ». A tout bien considérer, cela vaut mieux qu’un excès de rouge nuisant à la reproduction des teintes « chair ». Bien protégé dans la section avant du camescope, l’objectif est un macro-zoom (× 6) qui couvre les focales comprises entre 9 et 54 mm.

La mise au point de ce macro-zoom est assistée par un autofocus dont il convient de souligner la précision, la bonne rapidité et, surtout, la très grande efficacité. Y compris dans le cas de sujets faiblement contrastés ou mal éclairés. Rien d’étonnant à cela : la technique retenue met en œuvre un dispositif à infrarouge actif autrement plus convaincant que la moyenne des systèmes TCL. Qui plus est, ce dispositif fait appel non pas à un, mais à deux faisceaux pour une focalisation optimale sur les sujets cadrés. Notamment ceux situés à la limite inférieure de la mise au point de l’objectif, soit 0,85 m, une valeur en-deça de la moyenne, la plupart des objectifs de camescopes ne descendant pas au-dessous de 1,2 m. Si on le désire, cet autofocus peut être débrayé, sa mise au point se commandant alors par l’intermédiaire d’un petit ergot monté sur la bague de réglage des distances. Toutefois, sa proximité avec la variation de focale prête parfois à confusion.

Commande zoom Hitachi VM-C1S

Cette remarque ne s’applique pas aux différentes touches de commande de l’horodateur, du dispositif d’affichage du compteur – et de diverses autres instructions – ni à celles régissant le dispositif de titrage numérique, aisément accessibles, bien qu’étant en partie encastrées. En ce qui concerne le titrage, la capacité de mémoire n’est que d’une page, mais la conception du dispositif rend son usage très pratique. L’inversion entre les titres, tracés, dessins ou silhouettes stockés dans cette page, et les images dans lesquelles ils viennent s’incruster est prévue pour opérer – c’est là l’originalité – couleur par couleur, et séquentiellement.

Ainsi, une première pression sur la touche « Colour » change la teinte de l’incrustation, qui passe, par exemple, du bleu au vert, et vient donc s’inscrire par-dessus les images cadrées. Une seconde pression va avoir pour effet, non pas de changer la couleur mais de colorer le fond, les images apparaissent alors dans les découpes correspondant aux tracés mémorisés. Si l’on veut passer à la couleur suivante, une troisième pression sera nécessaire, et ainsi de suite pour chacune des huit couleurs : bleu, vert,  rouge, blanc, noir, cryan, magenta et jaune.

Horodatage

Toutes ces couleurs sont évidemment identifiables dans le viseur électronique, par leur appellation – abrégée – en anglais qui seule demeure visible même si l’on a choisi d’effacer toute indication par la touche « Display ». Celle-ci gère l’affichage du compteur de bande, de sa mémoîre, du temps restant ou de la réserve de fonctionnement sur la batterie, l’indication de l’absence de cassette,  le rappel des divers modes de fonctionnement de la section magnétoscope, et la signalisation de sélection de la vitesse d’obturation choisie par le système « Auto-Exposure »

Doté d’un oculaire amovible et réglable, le viseur électronique est intégré dans le corps du camescope. Sa position fixe rend quelque peu acrobatiques les prises de vues avec l’appareil en position basse. Il se rattrape, pourrait-on dire, par des indications multiples et originales : comme le pictogramme symbolisant la batterie, avec visualisation de l’état de charge ; ou les flèches de direction signalant en mode enregistrement le bon déroulement de la bande.

Hitachi VM-C1S

L’indication de la date et de l’heure, que l’on peut ajouter sur les images enregistrées, est assez originale, puisqu’il est possible d’afficher l’heure d’un second fuseau horaire préalablement mémorisé. Un double symbole (silhouettes d’avion et de pendule) apparaissant au-dessus de l’heure visualisée. Toutes ces indications sont appelées séquentiellement à partir de la touche « Date », dont l’action est dissociée de la touche « Display ».

Fondu image et son

L’Hitachi VM-C1S propose également un certain nombre d’aides à la prise de vues, dont une touche de contre-jour (« BLC: Back Light Control ») située sous le boîtier qui ouvre le diaphragme d’environ une valeur. Un peu iuste en pratique. A noter que son rappel automatique n’est pas signalé dans le viseur.

Une touche de fondu audio-vidéo autorise l’apparition et la disparition progressive et synchrone des images et des sons enregistrés. Précisons que le fondu à l’ouverture (« Cut-in ») et à la fermeture ( « Cut-out ») est réalisé « au noir ». Autres particularités : il peut être déclenché à tout moment en cours de prise de vues, et son fonctionnement semi-automatique nécessite que l’on tienne enfoncée, tout le temps désiré, la touche « Fade » correspondante. Car elle ne régit que la vitesse d’apparition ou de disparition de l’image.

Ce tour d’horizon ne serait pas complet sans la mention du dispositif d’indexation automatique de début de nouvelle séquence enregistrée. Conforme au standard VHS-ISS (Index Search System) celui -ci enregistre systématiquement, sur la piste son, des signaux inaudibles, destinés au repérage ultérieur des séquences enregistrées. Ces signaux ne peuvent être exploités que par les magnétoscopes équipés de la fonction ISS. En mode de bobinage A V/AR le déroulement de la bande peut ainsi être automatiquement stoppé. D’où une localisation rapide et commode des plans successifs lors des opérations de montage.

Très léger – son poids n’est que de 980 g – et compact (6,9 × 12 × 26 cm), L’Hitachi VM-C1S surprend quelque peu lors de la première prise en main.

Partie magnétoscope Hitachi VM-C1S

En revanche, les emplacements de la batterie et du microphone de prise de son sont bien choisis. Protégé par le carénage du boîtier, ce dernier ne capte pratiquement aucun bruit parasite émanant de l’autofocus ou de la commande de variation de la focale. Ce qui ne l’empêche pas d’être très sensible. On notera qu’il est coiffé par le capteur externe, translucide, du dispositif de réglage automatique de la balance des blancs.

En ce qui concerne les possibilités d’utilisation, le VMC1 S n’ a guère de choses à envier à des appareils plus sophistiqués. C’est ainsi que le tambour d’analyse, doté d’une tête d’effacement « volante », permet de réaliser des enchaînements de plans sans sautes d’images, ainsi que des insertions de séquences sans raccords visibles. Ni perte de synchro ni parasites ou effet « aquarium » qui sont le lot habituel des appareils à têtes d’effacement fixes ne sont à déplorer. Ces insertions de séquence doivent être effectuées manuellement, après repérage des points d’entrée et de sortie. Une intervention grandement facilitée par le dispositif de recherche visuelle « Quick Edit », qui prend en charge des touches de la section magnétoscope.

En mode de pause à l’enregistrement, il autorise la lecture rapide avant/arrière des séquences déjà tournées, puis la lecture normale indispensable à la localisation précise des différents plans recherchés la touche « Play ». Quant aux deux touches de recherche avant/arrière du dispositif « Quick Edit », que l’on peut actionner en mode de pause à l’enregistrement, elles sont également confondues avec celles de recherche visuelle du mode de lecture normal. Ce qui découle d’une saine logique et va de pair avec la réduction du nombre des organes de commande qui prolifèrent trop souvent sur d’autres réalisations.

Caractéristiques Hitachi VM-C1S

Section caméra

  • Capteur : CCD ½ pouce – 320.000 pixels (total)
  • Objectif : Macro-zoom – 9/54 mm – f/1,8
  • Mise au point : Automatique (infrarouge) et manuelle
  • Sensibilité: 7 lux
  • Obturateur: Automatique, à vitesse variable (1/50 s – 1/500 s)
  • Viseur: Electronique – fixe – 0,7 pouce

Section magnétoscope

  • Format : VHS-C
  • Standard : SECAM
  • Vitesse de défilement : SP : 2,34 cm/s
  • Réponse audio : 50/9000 kHz
  • Sorties audio-vidéo : Cinch
  • Dimensions : 12 × 26 × 6,9cm
  • Poids : 0,980 kg (sans batterie) – 1,180 (avec batterie VM-BP81)
  • Autres fonctions : Autofocus à deux faisceaux infrarouge – Fondu « au noir » – Insertion de séquences – Indexation automatique – Touche contre-jour – Horloge à deux fuseaux horaires.
  • Prix indicatif : 9,500 F (1,448 €)

Les plus

  • L’originalité du boîtier à section pivotante
  • La logeabilité en position « repos »
  • Les performances du capteur CCD
  • L’efficacité de l’autofocus
  • Le volet protecteur de l’objectif
  • Le dispositif de fondu « ou noir »
  • La touche de contre-jour
  • Le système « Auto-Exposure »
  • L’indexation automatique des séquences
  • Les nombreuses  indications du viseur
  • L’affichage de deux fuseaux horaires
  • Le contrôle permanent de la batterie
  • La qualité de l’insertion de séquences

Les moins

  • La « balance » des blancs non ajustable
  • Le viseur fixe
  • La conception de la touche d’enregistrement

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