Modèle évolué de la nouvelle gamme magnétoscope S-VHS à technologie dynamic drum, le JVC HR-S8600 intègre de multiples fonctions de montage, un TBC et le fameux tambour qui offre une recherche visuelle sans barre de bruit. Surprise de taille, ce modèle est compatible au montage avec les camescopes Lanc.
Thierry Philippon – janvier 2000
Un appareil ultra complet ! Telle est la première impression face au JVC HR-S 8600, un magnétoscope VHS qui reprend nombre des caractéristiques qui ont forgé le succès de ses prédécesseurs, les HR-S 8500/9500. Il s’en démarque par un « plus » de taille, une compatibilité avec certains camescopes Lanc chez Sony et Canon, qui offre un montage synchronisé automatique. Le 8600 a deux frères S-VHS, les 6600 et 7600, bien moins musclés et un grand frère, le 9600. Différence essentielle avec ce dernier, le transcodage. Le 8600 revendique « seulement » un transcodeur Secam/Pal en sortie alors que le 9600, pour 1000 F de plus, argue d’un transcodage versatile en entrée comme en sortie, Pal/Secam et Secam/Pal (moyennant une seule limitation).
Hormis cette différence, le 8600 partage avec le 9600 une table intégrée, un TBC, un filtre réducteur de bruit, une recherche sonore au montage (même au Ralenti !) et trois prises de montage dont une Lanc et un JLIP (pour connexion à un PC). Ajoutons, last but not the least, le fameux tambour dynamique. Pour rappel, ce dispositif ingénieux offre la lecture à vitesse rapide sans strie parasite et assure un « suivi sonore » quelle que soit la vitesse de défilement. Quoi qu’il en soit, à de rares détails près (transcodage…), le test qui suit vaut aussi bien pour le 8600 que le 9600.
A noter, le « déstockage » du 8500 (sans prise Lanc), prédécesseur du 8600, proposé à 4 500 F.
Attention à ne pas égarer cet accessoire indispensable. La télécommande permet d’accéder au menu (et donc à la table d’assemblage), au changement de piste son (Hi-Fi/mono, mix), à la programmation d’émissions, etc. Elle est dépourvue de Jog/Shuttle, un inconvénient mineur pour le monteur qui préfère manipuler cette molette à même le magnétoscope (c’est le cas). A noter sa compatibilité multimarque, que votre TV soit de marque Sony, Panasonic, Thomson, Grundig… ou même Ferguson, Finlux, Graetz, Luxor ou Nordmende (!).
Le test
Compatibilités
Le 8600 est compatible S-VHS Pal et VHS, Pal, Secam en lecture et enregistrement. Il sait aussi lire le NTSC (sur TV Pal ou tristandard), et sa prise Péritel est adaptée pour décodeur, réseaux câblés et satellite. Toute la connectique est prévue hormis des oublis : pas de seconde entrée audio à l’arrière ni prise casque ou micro. Dommage. En revanche, un détail, les connecteurs dont nous avions critiqué le coloris gris contraire aux normes, ont retrouvé leurs couleurs d’origine (rouge, blanc, jaune)… Au chapitre du montage, le JVC est entièrement compatible comme enregistreur avec les camescopes JVC (par la prise mini-jack). La compatibilité avec des camescopes Lanc (Sony et Canon) est plus nuancée. Elle fonctionne par exemple correctement avec les Sony TRV 900, TRV 66, Canon XM1 ou MV200 (liste non exhaustive). Nos essais, complétés par ceux de JVC, sont concluants. En revanche, nos tests ont mis en échec la compatibilité Lanc entre le JVC 8600 et un VX 1000. La touche synchro-montage fonctionne, mais le JVC se déclenche trop tôt, enregistrant l’image source au moment du Preroll.
L’explication reste obscure. Selon Sony, le protocole Lanc serait soumis à des débits de transmission variables d’un modèle à l’autre, ce qui parfois, ne convient pas à des modèles non-Sony. Autre synchro-édition imparfaite, celle du Hi-8 Sony EVS 9000 (mais JVC, prudent, précise bien la seule compatibilité du 8600 avec des camescopes Lanc) et l’incompatibilité totale des tables Sony XV-AL200 ou RM-E500/700. Ce dernier point est logique : en Lanc, une table « ordonne » ; or le JVC, comme la plupart des magnétoscopes, refuse d’être « esclave » (de même, deux JVC 8600 ne peuvent « se marier »). Autre prise, le JLIP, sert à connecter un PC (pour Windows 95 ou 98). Cette configuration impose toutefois l’achat du boîtier de capture optionnel (GVCB3) qui est fourni avec deux logiciels (non testés). Le premier se charge de capturer des images fixes (JLIP Video Capture), le second (JLIP Video Producer) permet un montage informatisé entre le HR-S 8600 et un second magnétoscope JVC muni d’un connecteur de pause de télécommande. Il est ainsi possible d’assembler jusqu’à 99 séquences et d’ajouter effets spéciaux ou transitions.
Précisons enfin : JVC a modifié récemment son protocole infrarouge (sur les HR-S 7500, 8500, 9500 et 6600, 7600, 8600, 9600). De ce fait, les tables Videonics TU1/TU2000 n’émettent pas un signal IR compatible. Mais une modification des JVC reste possible sans perdre la garantie.
Manipulations
Rien à redire sur le look de la façade qui comporte les commandes essentielles sans tomber dans un excès de boutonnite aiguë. Les manipulations principales s’effectuent à partir de la bague Jog/Shuttle. Crantée par paliers, elle adopte la position « mains libres », une souplesse appréciée. Autre petit détail important, l’Edit Search, recalage immédiat du mode Pause/Enreg est possible sur ce modèle, avec le Jog (pas avec la Shuttle). Moins bonne note en revanche pour la touche Stop, à notre avis mal placée (excentrée par rapport à la touche Lecture). Autre critique, l’absence de symbole avance rapide ou retour rapide sur la fenêtre ACL, cette mention ne s’affiche que brièvement sur l’écran télé. Pourquoi une telle économie et pourquoi juste sur ces deux symboles (ainsi la Pause ou la Lecture sont bien indiquées à la fois sur l’écran ACL et sur l’écran TV) ? Prenez garde enfin à l’affichage OSD qui peut s’incruster à la copie, du moins si le JVC sert de lecteur. Pour éviter ce désagrément, placer l’OSD du menu sur « A » (comme « Arrêt »). Mais là du coup, plus aucun affichage de mention des touches « avance » ou « retour rapide ».
Contrairement à d’autres magnétoscopes, l’éjection d’une cassette est impossible à partir de la télécommande. Pas non plus de bague Shuttle sur celle-ci, un moins relatif qui ne portera guère préjudice au monteur. Cette absence peut toutefois gêner certains utilisateurs comme les enseignants en cinéma, habitués à décortiquer à distance un film au ralenti devant une assemblée d’étudiants.
A noter enfin, la vitesse de rebobinage très correcte : environ 1′ 45″ pour une K7 de 180 minutes.
Particularisme
Point fort du 8600 le Time Scan, (commun au HR-S 9600 et au VHS HR-DD 869), permet de rechercher une image en accéléré sans subir de stries. A ×2 ou ×3 par exemple, ce dispositif est pratique pour visionner rapidement l’intégralité d’une bande sans perdre le déroulement de l’action. Le mécanisme va même jusqu’à 9 fois la vitesse de base par paliers (×1 ,5, ×2, ×3, ×5, ×7, ×9). La marche arrière (×½, -×1, -×3, -×5, -×7, -×9) est aussi possible selon le même principe. Des différences de vitesses existent suivant le standard de la K7 (Pal ou Secam) ou la vitesse d’enregistrement (VN/LD). Le Time Scan, qui s’active, via un pavé de touches spécifiques, se laisse enregistrer sur un second magnétoscope. Nos essais de copie sont plus ou moins concluants à ×2, ×3, ×5 et -×1, -×3. Au-delà, on remarque une légère barre ondulatoire.
Système complémentaire, le Time Scan audio offre une écoute sonore plus ou moins audible, en vitesse rapide (et en arrêt sur image), par segments successifs de 3 secondes. Ici, la piste longitudinale mono est lue en avant comme en arrière, jusqu’à ×9. Une mémoire numérique se charge de rendre le son intelligible (moyennant des sautes séquentielles évidemment). Mieux : en marche arrière, on lit l’image à l’envers alors que le son est restitué… à l’endroit ! Naturellement, le Time Scan audio peut se débrayer, via le menu du JVC.
Image
La qualité de l’image du JVC HR-S 8600 est conforme aux 400 lignes de ce format bien que ce modèle soit apparemment dépourvu de filtre en peigne. L’image, enregistrée successivement à partir de deux sources, l’une en DV, l’autre en Hi-8, ne granule pas exagérément. Rappelons qu’il y a forcément dégradation plus ou moins visible à la copie, le S-VHS, format analogique, n’ayant pas la qualité d’un montage DV-DV.
Sur le reste, l’arrêt sur image du 8600 est exempt de reproche (à défaut, Tracking réglable) et la qualité du ralenti (×1,6, ×1/12, ×1/18″), plutôt bonne. Le JVC bénéficie d’un TBC qui rectifie la lecture de signaux défaillants. Il est secondé d’un réducteur de bruit numérique (filtre NR). Cela dit, l’un comme l’autre de ces systèmes sont d’une efficacité relative. Du reste, dans quelques cas, la notice recommande de désactiver le TBC (d’autant qu’ il ne s’active qu’en Pal), voire le filtre NR : « la qualité d’image peut être meilleure avec Digital 3R réglé sur A » (comme Arrêt) précise la notice. Moralité, à utiliser avec jugeote.
Autre système usuel à JVC, le système BEST (Biconditional Equalised Signal Tracking) vérifie l’état de la bande durant la lecture ou l’enregistrement et compense d’éventuels défauts. Une fonction très utile pour les cassettes de location ou celles enregistrées sur un autre magnétoscope. La notice précise que la mise en œuvre du système BEST risque de retarder l’enregistrement de 7 secondes, ce que nous n’avons pas constaté. Si vous éprouvez le moindre doute, libre à vous de débrayer cette fonction dans le menu.
Transcodage
Le 8600 ne bénéficie que du transcodeur Secam/Pal en sortie, à l’utilité restreinte. Cette conversion sert éventuellement à relier un périphérique Pal (titreur, correcteur, voire imprimante vidéo). Le 8600 ne dispose en aucun cas du transcodage sophistiqué du 9600 (Pal/Secam/Pal en sortie et transcodeur Pal/Secam en entrée) qui permet notamment de transcoder une K7 S-VHS en VHS Secam. En revanche, sur les deux modèles, on peut enregistrer, en entrée, de VHS Secam en S-VHS ou de VHS Secam SP en VHS Pal LD (le LD, vitesse lente, n’enregistre qu’en Pal). Bien sûr, au prix d’une grosse perte de qualité.
A noter que les conversions de standard ne sont accessibles que par la touche Menu de la télécommande. Un choix contestable, de simples curseurs s’avèrent plus pratiques. Surtout, le standard lui n’est jamais indiqué sur la fenêtre ACL. Seule la mention S-VHS s’inscrit lorsque le JVC lit une K7 de ce format.
Modes de montage
Au total, quatre modes de montage sont proposés : doublage, insertion (vidéo + Hi-Fi), insertion complète qui combine l’insertion simple et le doublage son (vidéo + Hi-Fi + piste mono) ou montage par mémorisation de 8 séquences. Attention, ce dernier cas implique que le JVC soit placé en lecture. En effet, les 8 plans se mémorisent à partir des images lues par le JVC. Une contrainte un peu incohérente par rapport à la vocation du HR-S 8600 dont on se servira surtout en enregistrement et non en lecteur.
A noter que dans le mode de montage programmé, l’écoute est possible au Ralenti ou en Accéléré (cela n’a rien à voir avec le Time Scan audio), ce qui permet de localiser une séquence sonore précise, en tout cas de repérer un silence (fin d’une phrase…). La précision, en l’absence de time code, demeure fluctuante, mais ni plus ni moins qu’avec une autre marque. Le décalage est de l’ordre de 5 à 15 images.
Lorsque le JVC est placé en enregistreur, on peut bien sûr monter « à la volée » à partir d’un camescope, quelle que soit sa marque. Si l’on préfère le montage synchronisé, on a cette fois le choix entre la prise mini-jack JVC, réservée aux camescopes JVC et la prise Lanc, plus ouverte, qui offre le montage à partir d’un lecteur Sony ou Canon. Mais dans ce cas – insistons sur ce point – la table d’assemblage du JVC ne peut être exploitée, celle-ci ne fonctionnant qu’à la lecture, non à l’enregistrement.
Autre solution de montage automatisé évoqué plus haut, la prise JLIP, spécifique à JVC, grâce à laquelle on peut connecter le 8600 à un ordinateur PC. Enfin, on peut acquérir une télécommande optionnelle (JVC RM-V700 ou 709) qui permet – en théorie – un assemblage de séquences sur un modèle non JVC, le 8600 étant (forcément) lecteur. Mais cette solution nous paraît hasardeuse et est soumise à des contraintes suivant le matériel utilisé.
Capacités audio
Hormis le Time Scan audio, le JVC offre les qualités habituelles d’un modèle Hi-Fi (dont un réglage manuel des niveaux par le menu) et pour les monteurs, le doublage son. Un mauvais point en revanche : le JVC ne possède ni prise micro ni prise casque. Par ailleurs, le réglage manuel des niveaux Hi-Fi ne peut s’effectuer que par le menu et sans réglage séparé des voies G et D. Dommage…
En revanche, le doublage son répond à l’appel. Il suffit d’utiliser les Cinch audio en façade, voire les Péritels AV1 /AV2 à l’arrière. Le doublage s’arrête automatiquement si l’on mémorise un « zéro compteur ». Il est combinable au mode insertion pour un remplacement complet du signal audio/vidéo (vidéo + HiFi + mono). Bien sûr, la technique du « son en boucle » est possible ainsi que l’écoute en position Mix.
Caractéristiques JVC HR-S8600
- Format : S-VHS/VHS.
- Standard : Pal/Secam/Mesecam, lecture NTSC sur TV Pal.
- Transcodage : Secam/Pal en sortie.
- Nombre de têtes vidéo : 4.
- Audio : Hi-Fi, longitudinale.
- lnsertion/lnsert AV/Doubl : oui/oui/oui.
- Compteur : horaire.
- Nb de plans mémorisables : 8.
- Réglage manuel du son : oui (par menu).
- Vitesses d’enregistrement : VN/LD.
- Prises casque/micro : non/non.
- Prises montage : oui (Lanc, JLIP, mini-jack JVC).
- Vitesse de rebobinage : 1′ 45″ pour K7 180′.
- Autres fonctions : Time Scan audio, table intégrée, indexage (9 index), recherche sonore, TBC, Nicam A2., ShowView, PDC, téléc.
Satellite, commutation auto en VL, lecture répétée (50 fois de suite). - Poids : 4,8 kg.
- Dimensions : 43,7 (largeur) × 9,7 (longueur) × 34,7 (P) cm.
- Prix indicatif : 4.900 F (746.95 €)
Verdict
Le 8600 bénéficie d’atouts indiscutables : compatibilités de montage multiples, lecture rapide sans barre de bruit, Time Scan audio, table intégrée, TBC… Seuls bémols, le réglage audio, peu pratique par le menu, l’absence de prises casque et micro. Enfin, les légères restrictions de compatibilité avec certains camescopes Lanc. Mais il est difficile de reprocher à JVC les variations apparentes de ce protocole concurrent.
Les plus
- Les capacités de montage : insertion, insertion AN, table 8 séquences (en lecture), doublage, mode Edit Search.
- Les prises montage : Lanc, JLIP et mini-jack JVC.
- Le son : Time Scan audio, recherche sonore en montage programmé et dans une moindre mesure, le réglage audio Hi-Fi.
- La qualité d’image : format S-VHS, TBC en lecture, filtre NR.
- Le mode de recherche image à vitesse rapide sans barre de bruit.
- Le transcodage Secam/Pal en sortie (quoique d’un intérêt relatif).
Les moins
- Connectique : ni prise micro ni prise casque. Pas de seconde entrée audio.
- Réglage Hi-Fi par le seul menu et sans différenciation des niveaux G-D.
- La table d’assemblage en lecture seule.
- Risque de confusion entre les symboles Insertion et Doublage.
- Pas de symbole avance rapide ou retour rapide sur l’écran ACL.
- Les limites du transcodage (un moins relatif).
- Les restrictions de la compatibilité Lanc (un moins relatif, JVC ne pouvant s’adapter à certains camescopes Lanc spécifiques).
CV 134