Miro Video DC30

Miro DC30

Les cartes de numérisation mjpeg miro se succèdent et la Miro DC30 entend jouer les têtes de série sur le marché du meilleur rapport/qualité prix à la portée du plus grand nombre. Ses atouts : une compression frisant les 3,5.1, le Secam en sortie, l’incrustation vidéo en temps réel et l’audio intégré pour une synchronisation parfaite avec la vidéo.

Multistandard

Inutile que les acheteurs de la DC20 sortent leur calculette pour s’apercevoir que la petite dernière (6.990 F) coûte autant que leur modèle d’il y a quelques mois. Et que le prix de la DC20 — toujours en vente — a chuté dans des proportions conséquentes. Déprimant ? Les aventuriers de la marge perdue doivent définitivement se faire à l’idée que l’informatique n’a rien d’un bon placement. Mais doit on bouder son bon plaisir quand des chercheurs s’échinent à extirper le meilleur d’une électronique galopante ?

Plug and Play, la Miro DC30 s’installe sur ce mode de procédures automatisées en relation avec Windows 95 et un PC qui réponde à ces spécifications. La distinction entre la DC30 et la DC20, c’est la nouvelle prise à connecteurs Cinch qui accueille des entrées et sorties son. Actuellement, les points qui retiennent l’attention des concepteurs de cartes vidéo sont le son synchrone et le PCI Bus Master. Sur ce plan, Fast a réagi le premier et Miro lui emboîte le pas.

Grâce aux capacités de traitement de l’audio par la carte, on gère la vidéo avec un son qui ne risque pas les dérapages aléatoires en lecture après compilation d’un film. En Bus PCI Master, la carte vidéo prime sur les autres cartes implémentées, on atteint alors des taux de compression plus réduits avec un processeur moins sollicité par le transfert des données.

Fast annonce de la compression à 4:1, Miro propose du 3,5:1 sur la base du nouveau processeur Zoran (concepteur de puces israélien auquel font appel les deux fabricants). Sur le Pentium 133, qui a servi au galop d’essai de la Miro DC30, nous avons obtenu de bons résultats au taux de 5:1 avec du son synchrone à 44 kHz, 16 bits stéréo. Les meilleures valeurs ne s’obtiennent que sur des machines très optimisées. Mais pour beaucoup, le résultat énoncé est déjà d’une qualité très pointue qui rend l’œil incapable de discerner ipso facto le rush originel de la séquence capturée. Ne pas perdre de vue que pour un tel ratio de compression, les DC30 comme AV Master réclament 200 Mo/minute de disque dur, soit 5 mn image et son par Giga. En attendant l’émergence d’une compression vidéo capable d’alléger encore le volume de stockage sur les disques durs, les cartes abordables comme les plus pros font appel pour la plupart au MJPEG ou dérivé. Miro fera suivre rapidement ses drivers pour Windows NT afin d’échapper à la fatidique barrière des 2 Go maxi de gestion en ligne par Windows 95. La nouvelle mouture, qui s’affranchit de cette barrière, sera certes implémentée à l’automne sur les nouveaux PC, mais aucune mise à jour prévue en attendant la sortie officielle d’une version 97 au printemps prochain.

Le plus de la Miro DC30 à la capture, c’est l’affichage sur l’ordinateur de la source vidéo pour ceux qui ne disposent pas d’un moniteur ou d’un téléviseur en sortie. Si la même possibilité d’Overlay est disponible en lecture des séquences numérisées, le prototype testé manquait de souffle pour afficher les 25 images/seconde. Le modèle de série devrait apporter des améliorations de ce côté.

A noter que l’écran informatique indique à quel moment le signal vidéo n’est plus adressé vers l’affichage VGA mais vers le téléviseur ou moniteur externe. Pratique pour éviter toute confusion, mais dommage en revanche de ne pas disposer des deux affichages en simultané. Néanmoins, la DC30 est ici mieux lotie que l’AV Master, qui ne gère pas l’Overlay proche d’un temps réel sur les cartes graphiques standard de dernière génération.

CCIIR 601 : les pros en ligne de mire

Avec la Miro DC30, Miro propose de travailler dans les formats professionnels conformes à la norme CCIR 601. Laquelle intéresse peu ou pas les amateurs habitués au 758 x 576 en Pal (pixels carrés), mais les professionnels seront séduits par le format 720 x 576 (pixels rectangulaires) plus conforme aux coutumes numériques du métier. Ce qui offre quelques avantages pour associer des images à exporter vers d’autres systèmes de montage faisant appel à de l’AVI en MJPEG. Reste que l’absence de connecteurs YUV laisse les pros sur leur faim pour aller totalement au bout de cette idée. La démarche démontre mieux la capacité de Miro à se pencher vers les professionnels avec des produits toujours plus efficaces aux prix mesurés, sans les classiques états d’âme de certains fabricants américains pour qui système pro ne rime pas avec accessibilité financière.

Calcul des effets : l’offre logicielle

Si Fast opte pour Video Editor (Média Studio 2.5 de U-Lead), Miro reste fidèle à Adobe Premiere proposé cette fois dans sa version 4.2 LE (32 bits). Il s’agit pour les deux fabricants d’une version allégée, et évolutive. Si les deux logiciels sont comparables sur bien des points, Premiere offre une ergonomie globale plus séduisante. Une note diffusée sur Internet donne le logiciel d’Adobe comme plus performant en temps de calcul sur les effets et transitions. Via Premiere 4.2, la Miro DC30 affiche très rapidement les images sur les pistes de montage. Sur ce point, elle conserve une supériorité sur l’AV Master malgré l’optimisation de son driver. Idem pour le mode de défilement (ou Scrubbing), qui consiste à scanner les pistes à la souris, là les DC30 et DC20 se montrent plus véloces à l’affichage des images en sortie de moniteurs.

En complément de Premiere, Photoshop LE est livré en standard. Autre logiciel phare d’Adobe, il permet le trucage image/image. Pour réaliser titrages et effets 3D, Miro propose le logiciel 3D/FX d’Asymetrix. Il s’adresse à ceux qui veulent accéder à la confection simplifiée d’images de synthèse.  Dans le même ordre d’idée, Fast offre une version Light de Crystal Flying Font Pro qui est un bel outil de création de titrage et d’habillage de générique en 3D. Produits originaux propres à Fast : un logiciel de numérisation de cassette vidéo avec une interface intuitive, un logiciel de réparation des fichiers vidéo endommagés et, surtout, Média Cache qui contourne les problèmes de Windows pour garantir la fluidité des images. Inexistant au moment de l’essai, Miro devrait proposer à l’automne un lecteur de média apte à assurer des fonctions voisines. Mieux dotée que l’AV Master mais en retrait par rapport à d’autres produits américains plus coûteux, la Miro  DC30 ne relit pas en toute fluidité les images à même les pistes de montage (via l’outil Contrôleur de Premiere).

Dommage, car cette possibilité évite la compilation totale d’un film même après retouches, et préserve au passage l’espace disque dur équivalent au montage moins les zones de transitions et effets spéciaux.

Faut-il changer sa carte ?

Pour ceux qui doivent régulièrement tirer des copies Secam, la Miro DC30 offre un avantage supplémentaire non négligeable. L’Overlay vidéo n’ayant pu prouver toute son efficacité sur la carte prototype, il restera aux acquéreurs à en constater la fonctionnalité sur les modèles de série. Mais c’est un plus à suivre. Les pros attirés par la disponibilité du format CCIR 601 (pixels rectangulaires) regretteront l’inexistence d’une DC30, version entrées/sorties YUV pour leur équipement de type Béta ou MII. Mais qui sait, Miro s’aventurant à grandes enjambées vers les territoires du pro, ne devrait pas s’arrêter sur ce qui s’annonce déjà comme un bestseller pour les mois à venir. Reste à savoir qui va sortir de ses cartons la première carte à la norme DV réclamée par les nombreux adeptes du format numérique. Fast ? Miro ? Un autre prétendant ? A n’en pas douter, la Miro DC30 sera la moins chère des cartes performantes du prochain SATIS à Paris. Le salon de la vidéo professionnelle fera une place de choix à ce produit, alternative économique à des solutions plus coûteuses pour une clientèle d’aficionados de la vidéo numérique. Prochain combat des chefs : rendre plus abordables les technologies du calcul des effets en temps réel. Ou au moins permettre la lecture fluide en ligne des plans Cut, et précompilés pour les zones d’effets spéciaux.

En bref

Les accros de la nouveauté comme les plus exigeants en termes de qualité peuvent d’emblée se laisser séduire par le prix (6 990 F), ainsi que la sortie Secam, la gestion du son synchrone, les Bus PCI Master et le ratio de compression 3,5:1.

Caractéristiques Miro DC30

  • Type de carte : PCI Bus Master. Taux de transfert : jusqu’à 6 Mo/seconde.
  • Compression : Motion JPEG (MJPEG) réglable de 3,5 à à 100:1.
  • Numérisation
    • Vidéo : 25 images/seconde (50 trames) en Pal/Secam. 30 im/s (60 trames) en NTSC. Qualité Studio YUV 4:2:2, couleurs réelles.
    • Audio : stéréo qualité CD (16 bits, jusqu’à 48 Khz).
  • Traitement vidéo :
    • en pixels carrés : jusqu’à 758 x 576 en Pal Secam. Jusqu’à 640 x 480 en NTSC.
    • Norme CCIR 601 pixels rectangulaires : 720 x 576 en Pal/Secam. 720 x 480 en NTSC. Qualité Studio YUV 4:2:2, couleurs réelles.
  • Entrées vidéo :
    • 1 Cinch pour vidéo composite,
    • 1 mini Din Y/C (Ushiden) S-Vidéo.
  • Sorties vidéo :
    • 1 Cinch pour vidéo composite,
    • 1 mini Din Y/C (Ushiden) S-Vidéo.
  • Standards : S-VHS, Hi-8, VHS et 8 mm en Pal, Secam et NTSC en entrée/sortie.
  • Réglages : Luminosité, contraste, saturation et tonalité des couleurs, taux de compression de l’audio et la vidéo vers le disque dur.
  • Incrustation : Vidéo sur le moniteur du PC avec les cartes graphiques
    compatibles Direct Draw.
  • Entrée audio : 2 Cinch (Stéréo).
  • Sortie audio : 2 Cinch (Stéréo).
  • Signal audio : 0 dB, – 20 dB, sélectionnable.
  • Pilotes : Windows 95.
  • Logiciels inclus : Adobe Premiere LE, Photoshop LE, Vidcap 32.
  • Prix (Octobre 1996) : 6.990 F (1.066 €)

CV 98

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