Panasonic AG-DVC30

Panasonic AG DVC30

Le caméscope numérique tri-ccd Panasonic AG-DVC30, héritier de l’AG-DVX100AE, devrait séduire les plus avertis à la recherche d’un équipement haut de gamme. Dans une version compacte, il reprend quelques grandes lignes de son aîné, notamment le mode CineLike, qui produit des images vidéo dont la texture est proche de celle du cinéma.

Le triCCD qui fait du cinéma

C’est un AG-DVX100 plus compact, moins coûteux, et dépourvu d’un vrai mode Progressif. De plus, l’AG-DVX100 dispose d’un capteur 1/3 de pouce, et non 1/4 de pouce, d’où une sensibilité bien supérieure. Il possède aussi un angle de champ plus large (32,5 au lieu de 39 mm) et des niveaux audio réglables séparément.

Ergonomies : compacité et contrôles facilités

Voilà un camescope de poing ! Sa coque métallisée noire est surmontée d’un gros œilleton de caoutchouc amovible. Dès la prise en main, sa légèreté surprend (1 285 grammes avec poignée, cassette et batterie fournie). Le viseur escamotable, dont on apprécie la bonne résolution, se relève à la verticale. Original, il peut passer de la couleur au noir et blanc à la demande. Par ailleurs, rien n’interdit de l’exploiter simultanément avec l’écran LCD. En outre, une fonction commutable accentue les contours, pour faciliter la mise au point.

Outil de contrôle évolué, le Zebra = montre les zones les plus lumineuses en les signalant par des 8 rayures (80 %, 85 %, 90 %, 95 %, 100 % et 105 %). Pour mieux vous situer sur la bande, vous disposez d’une recherche d’images à l’enregistrement avant avec le son, et muet en arrière. La batterie interne se recharge via le bloc secteur externe, ce qui évite de mobiliser le camescope.

Capteur et objectif à la hauteur

Capteur Panasonic AG-DVC30

Les trois capteurs CCD ont une résolution de 470.000 pixels chacun, dont 440.000 utiles. L’optique signée Leica Dicomar, comporte un zoom optique ×16 à vitesse variable selon trois modes (Normal, Rapide, Lent), qui balaie l’ensemble des focales entre 1 seconde et 1 minute, en mode Enregistrement. En équivalent photo, la focale minimum de l’objectif correspond à environ 39,5 mm. Très correct par rapport à la concurrence. Il est relayé par un zoom numérique ×24 et ×160 qui fonctionne par paliers (×1,25, ×1,5, ×1 pour le ×24, et ×2, ×5, ×10, ×1 pour le ×160). L’objectif est coiffé d’un pare-soleil imposant et démontable.

Une bague zoom multifonction inédite

Dans des conditions normales de prise de vues, la mise au point automatique est précise, rapide et sans pompage. Une fonction Spotlight permet de filmer sous une intense lumière ponctuelle en mode Automatique. Cas unique, la bague placée sur l’objectif sert à la mise au point manuelle, mais on peut lui attribuer d’autres réglages comme le zooming ou, plus étonnant, l’exposition. Pratique, la fonction Push Auto permet de passer temporairement en mise au point Automatique. La balance des blancs automatique s’associe à deux préréglages : Intérieur ou Extérieur, plus un mode Manuel. L’exposition automatique fonctionne bien. Elle peut être corrigée manuellement avec l’affichage des valeurs de diaphragme, parmi 14, et du gain de 0 à +18 dB par palier de 3 dB. Pour filmer face à la lumière, on trouve une commande indépendante de compensation de contre-jour (Back light). Bon point, l’accès direct à la touche Menu sans devoir ouvrir le large écran LCD (8,9 cm). Il masque toutefois la touche d’activation du stabilisateur optique.

Des images aux textures personnalisables

La richesse de cet appareil provient des divers paramètres de prises de vues. On trouve notamment les Fichiers de scène : textures d’images adaptées à plusieurs situations et préprogrammées. On peut s’appuyer sur deux réglages usine (Scènes 1 et 2), plus deux autres paramétrables. L’un renforce le contraste (B. Press) et l’autre délivre des images dont la texture se rapproche de celle du cinéma (Movie-Like). Chacun d’eux peut être modifié grâce à un vaste choix d’options : niveau de détail pour adoucir le contour des images (Detail level), éclaircir ou assombrir les couleurs (Chroma level), corriger la teinte (Chroma phase), ajuster la balance des blancs (Colour temp), noircir les zones sombres ou éclaircir les ombres (Master ped), corriger le réglage automatique (AE shift) et adoucir le grain de la peau (Skin tone).

En complément, un mode Frame active un mode Progressif électronique. Il diffère cependant de celui de l’AG-DVX100 qui opère sur le capteur. Ici, le mode Progressif effectue une interpolation entre les trames entrelacées pour réduire les différences temporelles entre elles. Ainsi, les contours sont-ils lissés et le rendu d’images fixes à la lecture amélioré. Revers de la médaille, les mouvements de caméra produisent des saccades. Les réglages sélectionnés doivent être sauvegardés, sous peine que ceux d’origine soient restaurés dès que l’on quitte le mode Menu ou après un nouvel allumage de l’appareil.

Un ingénieux système de sauvegarde

Via la prise DV, on peut raccorder un second camescope pour éviter une interruption lors du changement de cassettes. Ce procédé permet aussi de sauvegarder les images. Trois possibilités sont offertes : enregistrement uniquement sur l’appareil externe, sur les deux à la fois (sauvegarde), ou déclenchement automatique de l’enregistrement sur l’appareil de réserve, placé en mode d’attente d’enregistrement, lorsque la bande approche de la fin pendant la prise de vues. Ingénieux et original.

Les effets spéciaux sont peu nombreux. Ils se limitent au fondu au blanc ou au noir à déclenchement manuel et au Lumi Flick pour faire papilloter l’image façon vieux films.

Une image subtile

Excellente résolution ! Grâce au convertisseur 12 bits combiné au processeur de correction de gamma RVB, ce camescope délivre de superbes images. Avec une bonne lumière, les couleurs sont équilibrées, sans dominantes excessives et affichent beaucoup de nuances. La sensibilité est satisfaisante, en tout cas meilleure que pour la plupart des rivaux. Le mode SNS améliore la sensibilité grâce à un rayon infrarouge.

Dans le noir, le mode 0 Lux IR capture les images en noir et blanc jusqu’à 5 mètres grâce à l’émetteur infrarouge. Un module optionnel éclaire jusqu’à 30 mètres. Le Super IR active les vitesses lentes de l’obturateur. Si vous souhaitez conserver les couleurs, il faut faire appel au mode Colour NS qui exploite les vitesses lentes mais sans émission de rayon infrarouge. Celles-ci nuisent en effet à la fluidité des mouvements.

Une section son soignée

Connectique Son Panasonic AG-DVC30

Ce Panasonic dispose d’un microphone stéréo intégré au boîtier. La griffe porte-accessoires passive est doublée par celle de la poignée détachable. Point remarquable, elle peut accueillir un microphone externe alimenté en 48 V sur prise XLR, via un adaptateur en option. Selon les conditions de prise de vues, on ajuste soit le niveau du microphone, soit celui du volume du casque. Attention, ne cherchez pas un bouton pour activer le mode Manuel audio. Appuyez avec insistance sur la touche Menu, il apparaît. Pas évident !

En tournage, vous pouvez afficher le bargraph pour contrôler le niveau audio et agir en conséquence, mais pas séparément sur chaque canal. Dommage ! La qualité du microphone intégré est convenable. Sur le modèle testé, il souffrait d’un manque d’aigus et de sensibilité. La stéréo est large et équilibrée. L’AG-DVC30 comporte un circuit coupe-vent commutable. Bien que placé dans le boîtier, le micro ne capte pratiquement pas les bruits de l’appareil. En revanche, à chaque arrêt d’enregistrement, un léger bruit mécanique rend le camescope peu discret. En lecture, le son est audible via le haut-parleur intégré quel que soit le support de visualisation (viseur ou écran LCD), c’est plutôt rare.

En mode Doublage son, le microphone interne (ou externe) et l’entrée ligne sont disponibles, mais pas simultanément. On contrôle l’audio via un casque pour le microphone et via les haut-parleurs pour la source raccordée à l’entrée ligne. Enfin, on peut régler la valeur initiale du timecode à enregistrer.

Connectique

Toutes les prises affleurent sur le boîtier : DV, Y/C, AV composite. Toutes In/Out, pour archiver en DV, ou associer le camescope à une station de montage virtuel. Une sélection de bits utilisateurs est disponible pour être envoyée au connecteur DV afin de les enregistrer sur l’appareil raccordé à cette prise. Ces bits utilisateurs sont des infos personnalisées permettant d’identifier les cassettes quand plusieurs opérateurs utilisent le camescope. Pas de port USB, tout est transféré via la prise DV.

Notre verdict

Les plus

  • Compacité de l’appareil et faible poids dans sa catégorie
  • Qualité des images avec une résolution de 550 points-ligne.
  • Prises XLR (via adaptateur avec alimentation Phantom).
  • Accès direct aux réglages de base.
  • Réglages des niveaux audio à l’enregistrement.
  • Rapport qualité/prix.

Les moins

  • Absence de mode Photo, de carte mémoire et de réglages séparés des niveaux audio.
  • Position de la touche Photo.
  • Niveaux audio non réglables séparément.
  • Sensibilité.

Caractéristiques Panasonic AG-DVC30

  • Capteur : 1/4 pouce 3 × 470.000 pixels (440.000 utiles).
  • Zoom : ×16, 4,1-65,6 mm, f/1,6 (num. ×24/×160), diamètre du filtre : 43 mm.
  • Mise au point : Auto, manuelle par bague.
  • Exposition : Auto, manuelle.
  • Bal. des blancs : Auto, verrouillage, manuelle – intérieur et extérieur.
  • Obturateur : Auto, manuel du 1/50 jusqu’au 1/8.000 et de 1/3 au 1/25. Gain : de 0 dB à + 18 dB par palier de 3 dB.
  • Viseur/écran : Viseur couleur 180 kpixels, écran coul. 8,9 cm, 200 kpixels.
  • Format/standard : mini-DV/Pal.
  • Sensibilité : 4 lux (à 50 IRE, f.1,6 et + 18 dB).
  • Audio : Stéréo PCM 12 bits/32 kHz ou 16 bits/48 kHz.
  • Connectique :
    • Entrée/sorties AV : Ushiden, mini-Jack (composite et audio) et DV (In/Out).
    • Entrée micro, sortie casque, XLR (via adaptateur).
  • Autres fonctions : Stabilisateur optique, enregistrement SP/LP, modes letter box et 16/9, mode Progressif , Contre-jour, image par image (de 0,5 à 2 secondes), niveau audio micro réglable, réglage du volume du casque et des haut-parleurs, fichier scènes 1, 2, B Press et Movie-Like, fonction User 1, 2 et 3, Skin Tone, Zebra, 0 lux IR, Super IR, Colour NS, pause, image par image avant-arrière, ralenti avant/arrière (1/5 de la vitesse normale SP et 1/3 pour LP), lecture rapide avant/arrière à vitesses variables (lx, 2x, 5x, 10x, 20x), recherche de fin de séquence, recherche d’index, recherche d’images à l’enregistrement, doublage audio, filtre Coupe-vent.
  • Poids : 1050 g (nu).
  • Dimensions : 110 x 116 x 235 mm (LxHxP)

Les concurrents

Sony DCR-TRV950 DSR-PDX10

Le DCR-TRV950 possède trois capteurs mégapixels (3 × 1070 kp), utiles surtout en photo (1152 × 864), et un zoom ×12 dont la focale minimum correspond à un 49 mm. Sa sensibilité est faible. Les réglages se gèrent par touches et écran tactile. Cet appareil se signale par l’USB streaming, la vidéo mpeg-1 sur Memory Stick, la compatibilité Bluetooth, les préréglages personnalisés (Custom preset), le bracketing, le flash, les effets spéciaux dont Luminance et Chroma-key… La totale ! (2700 euros). Le DSR-PDX10 est son équivalent pro capable d’enregistrer en DV ou DVCam. Il a deux entrées XLR, un réglage des niveaux d’enregistrement audio séparé, un dosage fin de l’exposition manuelle et un vrai mode 16/9. Pour un pro, c’est lui le vrai concurrent de l’AG-DVC30 (3300 euros).

Canon XM2

Le Canon XM2 dispose d’un zoom optique plus puissant (×20) qui débute par un 39 mm en équivalent photo, d’effets spéciaux, d’une SD Card avec photo en Progressif en 1488 × 1128 (rendu possible grâce à la technique du décalage de pixels), d’un port USB. On trouve encore le réglage individuel du niveau audio pour chaque canal, les préréglages personnalisés (Custom preset). Certes, il est moins riche en réglages pour l’image que le Panasonic, son écran LCD est plus petit (6,3 cm) et sa sensibilité plus faible. Ce Canon reste cependant un très sérieux concurrent (environ 3.300 euros).

CV 184

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