Sony CCD TR3100

Sony CCD-TR3100

Ceux qui préfèrent le Hi-8 pour des raisons stratégiques ou financières apprécieront le prix du Sony CCD TR3100. 8000 F, c’est raisonnable, quand on sait que ce caméscope Hi8 Sony à stabilisateur optique reprend le flambeau du fameux TR3300 proposé un an avant pour 12.000 F. Qu’est-ce qui justifie l’économie de 2.000 F par rapport au Sony TRV94 ?

Voyons immédiatement ce qui distingue le TR3100 du TRV94, tous deux donnés pour des as du montage et des parangons de la prise de vues. Première différence, la plus flagrante : le CCD TR3100 se contente d’un simple viseur noir et blanc là où le TRV94 cumule écran et viseur couleurs. Si l’absence d’écran auxiliaire pénalise nettement le CCD TR3100, celle de viseur couleurs constitue un « moins » contestable. En effet, dans ce domaine, les partisans du noir et blanc ne manquent pas parmi les amateurs. Quant aux pros, ils restent obstinément rétifs à la couleur. Pour la numérisation Hi8, l’écran auxiliaire est un atout de choix car il permet de visualiser en temps réel ce qui se trouve sur la cassette vidéo.

Autre supériorité du TRV94, sa sensibilité allant jusqu’à 0,7 lux contre 2 lux pour son concurrent. Cela dit, le CCD TR3100 affiche une assez bonne sensibilité en basse lumière. En intérieur, dans une pièce éclairée en tout et pour tour par un plafonnier de 100 watts, le résultat reste correct, avec des textures un peu granuleuses, mais sans bruit coloré. Pour obtenir une image plus pure, aux couleurs plus flatteuses, il faut actionner les vitesses d’obturation lentes (voir plus bas).

En revanche, le Sony CCD TR3100 peut se vanter de posséder un zoom optique ×21 assorti d’un numérique ×42, mais surtout d’un semi-grand angulaire, équivalent à un 34 mm photo 24 × 36. Un atout de taille que vient renforcer la présence d’un stabilisateur optique. Très performant, procédant d’une technologie désormais bien maîtrisée, celui-ci ne dénature pas l’image quel que soit l’éclairage.

Tout est débrayable

Enfin, Sony a jugé bon de doter ce modèle de débrayages inconnus du TRV94 et qui figurent dans le cahier des charges de tout vidéaste exigeant. Très appréciable, tous sont accessibles à l’aide de boutons et d’un sélecteur. Inutile, par conséquent, de passer par un menu long à mettre en œuvre.

D’abord la balance des blancs s’avère mémorisable et dispose de préréglages intérieur/extérieur. Ensuite, non content d’offrir un choix des vitesses rapides, cet appareil à 8.000 F dispose de 4 vitesses d’obturation lentes, fonctions particulièrement prisées. Par exemple, le 1/25′ de seconde (correspondant au mode Lux du TRV94) éclaire littéralement une scène sans produire de phénomènes d’échos en cas de mouvement. A n’utiliser cependant qu’avec des sujets assez peu mobiles pour éviter les saccades. Enfin, non seulement l’iris est réglable de f/1,6 à f/19, mais rien n’interdit d’intervenir sur le gain (jusqu’à 18 dB). Tous les paramétrages effectués sont stockés dans une mémoire. Côté mise au point, on dispose ici d’une bague cerclant l’objectif en lieu et place de molette. C’est préférable. Cela dit, l’absence de bague de zoom conduit le plus souvent à renoncer à la mise au point manuelle. Tout au long de mes essais, j’ai préféré exploiter la touche Push Auto. Lorsqu’on la presse, elle active l’autofocus qui effectue ponctuellement la netteté. Une fois relâchée, le point se trouve verrouillé et le camescope repasse en mode Manuel. Un système excessivement pratique à cela près que le bouton Push Auto se révèle minuscule… Petit coup de chapeau au passage pour l’autofocus, très peu sujet au pompage, même dans des situations critiques.

Stamina

Enfin, citons en vrac les onze effets spéciaux et volets (dont le fondu-enchaîné, le gel, etc.) mais aussi des petites trouvailles comme l’anti Ground Shooting (traduisez l’anti-filmage des sols) destiné aux débutants. Dans ce mode, l’appareil n’enregistre que si le vidéaste garde le doigt pressé sur le bouton. Enfin, le générateur de caractères six couleurs offre de surcroît des titres préprogrammés en sept langues.

Boitier piles Sony CCD-TR3100

Concernant l’autonomie, les avantages de la technologie Stamina jouent moins qu’avec le TRV94. La batterie standard assure en effet un peu plus de 2 heures de bons et loyaux services. Quant à la batterie longue durée NPF930 (non testée), elle est donnée pour 6 h 30, soit 1 h 30 de moins qu’avec le TRV94. Une différence qu’explique la consommation du viseur (non solaire), mais aussi celle du stabilisateur optique beaucoup plus gourmand que le modèle électronique. L’appareil comporte une griffe porte-accessoires intelligente, comme c’est le cas pour le TRV94. En clair, si l’utilisateur opte pour le micro ou la torche Sony intelligents, la batterie info-lithium tient compte de leur consommation lorsqu’elle affiche en minutes le temps restant. Enfin, le camescope peut s’alimenter à l’aide de six piles alcalines R6 trouvables dans n’importe quel coin du globe. Utile en voyage, lorsque ressourcer ses batteries pose problème.

Belle image

L’image du Sony CCD TR3100 s’apprécie d’emblée comme une réussite. La restitution des couleurs et des teintes chairs avère excellente avec une bonne lumière. Mieux, de très nombreux rouges, parmi les plus éclatants, ne débordent pas (là encore si l’éclairage suit). Quant à l’inévitable effet Smear, il reste cantonné dans des limites très raisonnables.

Montage

Côté montage, on retrouve tous les points forts du TRV94, sauf les effets spéciaux en lecture et l’affichage du TC non incrusté à la copie. Pour le reste, très complet, il cumule : time code en enregistrement et en écriture, Data Code, prise Lanc, TBC, avance et recul image par image via la télécommande, mais aussi pause parfaite. Enfin, un système de repérage fort intelligent permet de localiser les débuts et fins de tournage par dates.

Caractéristiques Sony CCD TR3100

Caméra

  • Capteur : 1/4″, 470.000 pixels
  • Objectif : ×21 (optique), ×42 (numérique), 3,9-81,9 mm (équivalent photo 24 × 36 : 34-721 mm), f/1,6
  • Mise au point : Auto et manuelle (par bague). Mode Push Auto et Infinity
  • Exposition : Automatique. Iris réglable, 3 modes AE : priorité iris, obturation, demi-jour. Gain réglable. Touche contre-jour.
  • Obturation : Auto. Manuel : 1/50 au 1/10.000 s et 1/3, 1/6, 1/12, 1/25 s
  • Balance des blancs :  Automatique et manuelle. 2 préréglages : intérieur, extérieur
  • Viseur : noir et blanc
  • Sensibilité : 2 lux
  • Stabilisateur : Optique
  • Batterie : Info-Lithium. Alimentation possible par piles alcalines

Magnétoscopes

  • Standard : Pal
  • Format : Hi-8
  • Audio :  Hi-Fi stéréo, prises micro et casque
  • Connectique : 1 Y/C, 1 Cinch vidéo, 2 Cinch audio
  • Time Code : Oui (RC)
  • Autres fonctions : Prise Lanc, fondu, 11 effets spéciaux (Sépia, N&B, fondu-enchainé, etc.), TBC, DNR, titrage, mode Display, 16/9, Edit Search, insertion, lecture de K7 NTSC sur TV Pal. Griffe porte-accessoires intelligente. Data Code. Ralenti et pause parfaits. Titrage 6 couleurs
  • Poids : 910 g nu.
  • Prix indicatif : 8.000 F (1.220 €)
  • Option : Batterie Sony NP-F930

Les plus

  • Débrayages : Il les a tous : mise au point, balance des blancs, iris, gain, obturateur rapide et lent
  • Montage : Time code, pause impeccable, prise Lanc, TBC… Tout ou presque
  • Image : Une belle image Hi-8 servie par un autofocus et un stabilisateur optique performants
  • Autonomie : Les batteries info-lithium, qui permettent de connaître exactement l’autonomie disponible, durent longtemps (batterie standard = 2 heures). Un boîtier fourni, pour piles alcalines, peut se substituer à la batterie.

Les moins

  • Viseur noir et blanc : Depuis qu’ils sont haute définition et comportent 180 000 pixels, on les préfère couleurs.
  • Ergonomie : Les boutons petits, source d’erreur quand on opte pour les débrayages.

Rivaux

Canon UCX30Hi

Le Canon UCX30Hi est le principal concurrent du CCD TR3100. Pour 1.000 F de plus, il offre un viseur couleurs, le fondu-enchaîné, l’autofocus piloté par l’œil, une table de montage 8 séquences intégrée. Et, comme le TR3100, ses principales fonctions sont débrayables, il comporte un stabilisateur optique et le time code RC. Ses moins : pas de vitesses d’obturation lente, une pause bruitée, une autonomie énergétique moins importante, pas d’Info-Lithium ni de griffe intelligente.

En bref

On touche les dividendes du DV avec ce Hi-8 très performant, à l’excellente qualité d’image et au prix raisonnable. Une aubaine pour les vidéastes exigeants aux moyens financiers limités. Et ce, tant au tournage qu’au montage.

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