Videonics PTM-1

Videonics PTM-1

Alors qu’on attendait un mélangeur d’images avec option DV, le fabricant de matériel de post-production Videonics lance un nouveau titreur. Benjamin du TM-2000 et coûtant environ 1.500 F de moins, le Videonics PTM-1 se caractérise aussi par une gamme moins vaste de possibilités mais plus ciblées.

Pier-Yves Menkhoff – fevrier 1998

Avec plus de 100.000 TitleMaker vendus de par le monde, Videonics s’est imposé comme le ténor du titrage grand-public, voire institutionnel, puisque les semi-pros eux-mêmes ont su tirer parti de ce matériel. La gamme TitleMaker ? Une trilogie fameuse composée du TM-1 (aujourd’hui disparu), du TM-2000 (environ 5.000 F) et du TM-3000 (environ 7.000 F) comportant davantage de polices que le précédent. Dernier représentant de la dynastie, le PTM-1 se présente sous la forme d’un ensemble clavier-boîtier. Il se place entre le lecteur et l’enregistreur, mais rien n’interdit de le connecter à un autre matériel de post-production vidéo comme une table de montage possédant comme lui une prise GPI (General Purpose Interface). Avantage de cette dernière solution, on peut programmer ses titres et les lancer lors des opérations d’édition.

Caractères

Polices Videonics PTM-1

Contrairement à ce qu’annonce l’emballage, la mémoire contient l’équivalent de près de 2000 signes et non 1000, et ce par séquences de 40 lignes sur une même page. De fait, 2000 signes suffisent dans la plupart des situations. Grâce à une pile au lithium, les textes se conservent pendant environ cinq ans.

Les polices se limitent à 7, on est loin des 51 offertes par le TM-3000 et des 23 du TM-2000. Au programme : les Helvética 36 et 56, Times 36, Monaco 24, Bodoni Italie 24, Rodchenko 36 et Lithos 56. Chacune est numérotée et peut être appelée par un chiffre. Sept polices, est-ce suffisant ? La pratique répond oui. Trop de fantaisie dessert le film.

La bibliothèque de polices passe de sept à vingt-huit, si on cumule les deux hauteurs et largeurs proposées. Rien n’interdit par la suite de jouer avec les espacements, les ombrages et les vingt-quatre effets spéciaux pour personnaliser son titre et augmenter les possibilités. A contrario des TM-2000 et 3000, le PTM-1 n’offre que deux niveaux de gras au lieu de trois.

Clavier

De type QWERTY, il est néanmoins adapté à notre langue. On trouve en effet toutes les ponctuations nécessaires (accents circonflexes, graves ou aigus, cédilles, etc.). Les guillemets sont présents de même que les %, $, f, # et autres symboles ©, TM, ®, @. Pour le « fun», Videonics inclut des caractères spéciaux comme les cœur, flèches, étoile, as de pique, etc. Enfin, le PTM-1 crée l’ouverture à l’Est avec des caractères cyrilliques, tchèques, turques, slovaques, baltes, grecs et polonais.

Couleurs

Plus d’un million au choix si l’on mixe les soixante teintes proposées. Ce n’est pas trop pour accorder un générique à la robe de la reine du bal. Plus sérieusement et quel que soit le titreur, mieux vaut éviter d’abuser des couleurs pour contourner les problèmes de Cross Color (couleurs qui débordent de leurs contours). Le même choix de pigments est offert pour les caractères (Letter), les bordures (Borders), le fond d’écran (Background) ainsi que pour les contours (Outline). On regrette pourtant l’impossibilité d’attribuer une couleur différente à chaque caractère sur une même ligne, sauf à utiliser la fonction Arc-en-ciel.

Définition

Le PTM-1 offre une très bonne résolution avec les signaux composites et Y/C Pal. Comme à l’habitude, le standard Secam manque au bataillon. Les possesseurs de matériels DV feront transiter le signal par la connectique Ushiden. Lors de notre test – entre deux magnétoscope Sony DV DH-R1000 – les titres enregistrés présentaient quelques faiblesses au niveau des contours par rapport aux TM-2000 et 3000. Côté définition, celle-ci semble se limiter ici à 400 points-ligne. On note en effet sur le PTM-1 un aliasing plus important lors de l’agrandissement maximum d’une lettre quelle que soit la police utilisée. Avec des signaux Y/C en revanche, la résolution ne diffère pas de celle du TM-2000.

Prise en main

Exemple titre Videonics PTM-1
Un bon choix de polices mêlant caractères sobres et fantaisistes.

Ce modèle bénéficie d’un microprocesseur Motorola 68000 et d’une fréquence d’horloge de 8 MHz (celle du TM-3000, plus rapide atteint les 16 MHz). Cela implique un affichage moins immédiat bien que la frappe conserve sa souplesse. Exit les désastreuses touches « gomme » du TM-2000 peu ergonomiques, le constructeur opte ici pour la simplicité et l’efficacité. Un mode Demo, présentant les facultés du titreur de façon didactique, accélère ainsi la prise en main et l’utilisation. Son contenu s’analyse facilement en détail et les procédures employées peuvent être réutilisées afin de reproduire un titre ou un effet précis.

Côté procédures, on ne constate aucune différence entre les trois titreurs de la marque. Chaque page créée se voit référencée par un numéro dans un « Index » qui reprend l’intégralité des pages liées au montage en cours.

Les Projets peuvent concerner plusieurs montages en cours en tenant compte de la limite des 2000 caractères mémorisables. La touche Font sélectionne la police de caractères et sa taille. Le mode Style décide de l’espace interlettre, de l’ombrage et des niveaux de gras.

A contrario des TM-2000 et 3000, on ne dispose plus que de deux niveaux de gras et non de trois. Une restriction peu pénalisante en réalité, car l’ombrage est de bonne facture. Les couleurs des caractères ne débordent que si l’on opte pour des grandes tailles.

Les menus Letter, Outline et Background permettent de définir la couleur (Color) et le type d’affichage (Pattern) des lettres, bordures et fonds. Cet affichage peut être tramé ou pixelisé, voire doté d’un motif Arc-en-ciel et adapté à un fond vidéo. A utiliser avec parcimonie pour réduire les saturations de couleurs.

Le Videonics ne bride pas l’imagination. Chaque page, chaque ligne peut être tapée et modifiée selon son désir. On peut ainsi déterminer au préalable une police, une couleur, un mode d’apparition en sachant que l’ensemble du texte sera conforme à cette programmation.

Il est aisé de modifier tout ou partie de son texte. Une pression sur la touche Mark Start en début de texte et Mark End à la fin change tout ou partie des paramètres de l’habillage du générique. Même démarche pour la copie ou le déplacement d’un texte avec les fonctions Copy et Move. Si l’on a commis une erreur ou effacé une page, une pression sur Undo annule la dernière opération effectuée.

Effets

Effets Vidéonics PTM-1

Il existe vingt-quatre modes d’apparition des génériques en intégrant les effets de volets. Cela va du Scrolling (vertical) au Crawling (horizontal) quel que soit le sens de défilement (gauche/droite ou droite/gauche). On peut aussi afficher son texte au centre de l’écran, l’appeler par un côté, par un angle, puis le faire disparaître différemment. Huit vitesses permettent de faire face à toutes les situations.

Connectique

Sans prétendre au haut de gamme, le PTM-1 possède néanmoins une prise GPI. En association avec un éditeur ou mélangeur (de la marque ou autre) muni de cette même prise, il devient possible de déclencher un titre programmé à l’avance et de le synchroniser avec un plan et un effet.

La connectique vidéo reste plus conventionnelle et présente une autre différence par rapport aux TM-2000 et 3000. Elle se limite à une entrée et une sortie Cinch vidéo et Ushiden. On ne trouve donc ni sortie vidéo pour un moniteur, ni même une connectique pour les signaux audio. Ce qui implique que le moniteur soit branché à la sortie de l’ enregistreur et surtout que soit établie une liaison audio directe entre le lecteur et l’enregistreur.

Verdict

Bien que très proche du grand frère TM-2000, le PTM-1 dispose de possibilités plus limitées, notamment un nombre de polices restreint. Ceux qui disposent d’un équipement analogique l’adopteront pour son prix modéré, mais sa résolution se révèle inférieure à celle de son aîné qui passe les 500 points-ligne du DV.

Caractéristiques Videonics PTM-1

  • Résolution : 720 × 580
  • Microprocesseur : Motorola 68000, 8 MHz
  • Mémoire : 8 ko SRAM, 512 ko Rom
  • Clavier : QWERTY
  • Polices : 7
  • Caractères affichables : 2000
  • Tailles des caractères : 28
  • Couleurs : > 1 000 000
  • Connectique vidéo : 2 RCA, 2 Y/C (entrée/sortie)
  • Connectique GPI : 1
  • Connectique audio : non
  • Alimentation : 220 V
  • Dimensions : 325 × 45 × 165
  • Prix : 3500 F (534 €)

Les plus

  • Mode Démo : Une aide appréciable et didactique qui permet d’entrer plus facilement dans l’utilisation de ce titreur
  • Rapport qualite-prix : C’est le seul à proposer autant de possibilités créatives en titrage pour seulement 3500 F
  • Touches : Une frappe souple grâce à la disparition des touches «boules de gomme»
  • Prise GPI : Idéale pour déclencher un titre à partir d’un éditeur ou mélangeur Videonics, voire d’une autre marque

Les moins

  • Clavier : QWERTY hélas, mais il possède toutes les ponctuations et caractères accentués français
  • Polices : Sept seulement. Cela dit, trop de fantaisie dessert parfois le film
  • Vitesse : L’affichage écran ne suit pas toujours la vitesse de frappe de l’utilisateur
  • Couleurs : Pas de mélange de couleurs possible sur une même ligne de titre, sauf à utiliser la fonction Arc-en-ciel
  • Combinaison de polices : Le mélange de différentes polices et/ou tailles de caractères est impossible sur une même ligne

Rivaux

Videonics TM 2000

Le TM-2000 est le véritable rival du PTM-1. Pour 1500 F de plus, celui-ci propose 16 polices supplémentaires dont certaines très intéressantes par leur idéale sobriété pour un générique. Les tailles de caractères passent de 28 à plus de 90, avec une troisième valeur d’épaisseur pour les lettres. Côté connectique, il est possible de brancher un moniteur directement sur le TM-2000 et faire transiter les signaux audio par lui. En revanche, le TM-2000 n’offre aucun caractère cyrillique ou slave. Le vrai polyglotte reste le PTM-1.

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