Les liaisons caméscope-téléviseur

téléviseur de salon 1990

En 1990, le temps n’est plus où un téléviseur n’avait d’autre fonction que de visualiser les programmes retransmis par quelques chaînes de télévision. Tout téléviseur est déjà considéré comme le centre nerveux de chaque installation audiovisuelle. Et, à ce titre, assure, en plus de la réception des chaînes de TV hertziennes, celle des chaînes diffusées sur les réseaux câblés. Mais aussi, et surtout, la visualisation des enregistrements vidéo, que ceux-ci émanent de caméscopes, de magnétoscopes, de lecteurs de DVD & Blu-ray. Il faut donc savoir comment brancher un appareil vidéo sur un téléviseur.

VOS CASSETTES VIDÉOS SONT EN DANGER

Agissez avant qu’il ne soit trop tard

D’où l’existence d’une connectique spécifique de chacun des types de raccordement usités, dont la complexité est directement influencée par l’importance et la nature des traitements appliqués aux signaux vidéo. Et dont il existe un certain nombre d’exemples typiques, les plus connus étant illustrés par le passage d’un standard de télévision couleur à un autre, notamment du PAL au SECAM, ainsi que par la visualisation ou le  transfert d’enregistrements en composantes séparées (S-VHS ou Hi8) sur des matériels classiques ne permettant que le traitement des signaux vidéo composites.

Ces exemples ne sont évidemment pas les seuls que l’on soit amené à rencontrer en pratique. Il en est d’autres, en effet, qui nécessitent la mise en œuvre d’équipements, donc de branchements particuliers.

Considérées, à juste titre, comme relativement simples à mettre en œuvre, les liaisons caméscope-téléviseur comportent un certain nombre de variantes qui sont, avant tout, fonction du type de raccordement utilisé et dépendent donc en premier lieu de la façon dont les signaux audio-vidéo sont injectés dans le téléviseur de contrôle. Ceux-ci peuvent en effet être appliqués soit sur l’entrée antenne, soit sur l’entrée péritélévision dont sont aujourd’hui équipés tous les téléviseurs distribués sur le marché national. En second lieu, ces liaisons sont également régies par les diverses caractéristiques des signaux vidéo émanant des caméscopes qui peuvent être aussi bien au standard SECAM que PAL, et même se présenter en composantes séparées Y/C : cas des formats S-VHS et Vidéo-8. Il convient donc d’opérer une distinction entre les différents modes de branchement que l’on peut être amené à rencontrer.

Liaisons SECAM/SECAM (ou PAL/PAL).

Lorsque l’on est en possession d’un caméscope et d’un téléviseur appartenant au même standard de télévision couleur — SECAM ou PAL —, il est bien certain que les problèmes posés par l’interconnexion de ces deux appareils sont quasi inexistants. Et cela quel que soit le type de branchement auquel on se rallie.

Ainsi, dans le cas d’une liaison UHF faisant transiter les signaux  audio et vidéo par l’intermédiaire d’un seul câble coaxial relié à l’entrée antenne du téléviseur, il suffit d’avoir à sa disposition un modulateur adéquat. C’est-à-dire adapté aux normes L’, pour un caméscope et un téléviseur de type SECAM, et prévu pour les normes G, pour un caméscope et un téléviseur PAL (ou PAL/SECAM).

Cette identité des caractéristiques entre le modulateur UHF utilisé et le tuner du téléviseur auquel est relié le caméscope est en effet indispensable si l’on veut que les signaux audio-vidéo émanant du caméscope puissent être convenablement traités au niveau des circuits du téléviseur : d’abord, par le tuner, ensuite par les étages de démodulation. Car de sensibles différences existent entre les signaux aux normes L’ et ceux qui sont aux normes G. C’est ainsi que, pour les normes L’, les signaux audio sont transmis en modulation d’amplitude, et les signaux vidéo en polarité positive. Alors que, pour les normes G, les premiers bénéficient de la modulation de fréquence, tandis que les seconds sont en polarité négative. Cela indépendamment des problèmes d’écarts interporteuses son et image, et des largeurs de bande passante.

Quoi qu’il en soit, si l’on admet que la correspondance est respectée entre le modulateur UHF du caméscope et les caractéristiques du tuner du téléviseur, les branchements à respecter sont les mêmes, que l’on ait affaire à des matériels SECAM ou PAL.

Quelques petites variantes peuvent toutefois affecter le raccordement du modulateur UHF au caméscope, qui ne s’opère pas toujours par l’intermédiaire d’un câble audio-vidéo, le modulateur venant souvent s’enficher directement sur des prises ménagées à cet effet à l’arrière du caméscope : prises aux  bornes desquelles sont disponibles les signaux audio et vidéo, une troisième prise étant utilisée pour recueillir la tension continue d’alimentation destinée au modulateur UHF.

Dans la mesure du possible, ce mode de liaison UHF, par câble coaxial, doit se voir préférer une liaison péritélévision, qui n’est guère plus complexe que la précédente. Le seul impératif est d’avoir en sa possession un câble audio-vidéo adapté, d’un côté, aux prises de sortie du caméscope et, de l’autre, terminé par une prise PERI venant s’enficher sur le téléviseur.

Signalons à ce propos que, lorsque le caméscope utilisé ne comporte que les  classiques prises de sortie audio-vidéo de type CINCH, un câble audio-vidéo standard, terminé par une prise PERI, suffit à l’acheminement des signaux concernés. En revanche, quand le caméscope est pourvu d’une prise multicontact, un câble PERI spécifique — fourni en dotation avec le caméscope —est alors indispensable.

Non seulement pour des raisons évidentes de connexion avec le caméscope, mais parce que, généralement, un tel câble comporte, en plus des conducteurs de base  acheminant les signaux audio et vidéo, des conducteurs supplémentaires, utilisés le plus souvent pour transmettre au téléviseur une tension de commutation lente issue du caméscope. Mais servant également à l’acheminement des signaux audio stéréophoniques : cas des VHS « HiFi » ou des Vidéo-8 « stéréo ».

De même que dans l’exemple précédent, le camescope et le téléviseur se doivent d’être conçus pour le même standard de télévision couleur — SECAM ou PAL — avec cependant la possibilité de raccorder un caméscope PAL sur un téléviseur SECAM. Mais en perdant, dans ce cas, le bénéfice de la couleur, les images visionnées demeurant alors en noir et blanc.

Liaison péritel
Fig. 3. — Liaison péritélévision entre un caméscope PAL et un téléviseur SECAM, via un transcodeur PAL/SECAM

Pour tourner les inconvénients résultant de l’incompatibilité entre standards PAL et SECAM, il faut, si l’on dispose d’un camescope PAL et d’un téléviseur SECAM, faire appel à un transcodeur PAL/SECAM. Lequel se présente sous la forme d’un petit boîtier venant s’intercaler dans la liaison vidéo entre les deux appareils, et reçoit, sur son entrée, les signaux vidéo PAL, que l’on recueille ensuite, sur sa sortie, une fois leur transcodage réalisé dans le standard SECAM (fig. 3).

A noter que les signaux audio sont, quant à eux, transmis directement du camescope au téléviseur, ce qui est normal, compte tenu qu’ils ne sont affectés d’aucun codage particulier.

Liaisons Y/C-SECAM, Y/C-RVB et Y/C-Y/C

Etant davantage répandus que les téléviseurs conçus pour le traitement des signaux vidéo en composantes séparées Y/C, les caméscopes S-VHS et Hi-8 demandent la réalisation de branchements un peu particuliers, en ce sens qu’ils font intervenir certains éléments annexes tels que des convertisseurs Y/C-SECAM, ou mieux Y/C-RVB, que permettent d’exploiter de façon optimale ces  signaux spécifiques qui sont alors prélevés aux bornes de la sortie SVidéo de ces appareils.

Liaison s-vhs
Fig. 4. — Liaison entre un caméscope S-VHS ou HI-8 et un téléviseur SECAM, via la sortie signaux vidéo composites et un transcodeur PAL/SECAM.

Faute d’avoir sous la main de tels convertisseurs, il est néanmoins possible de visionner sur un téléviseur classique (PAL ou SECAM) les enregistrements effectués en composantes séparées Y/C. Cela grâce à la présence sur tous les caméscopes Hi-8 et S-VHS de circuits de conversion délivrant en sortie des signaux vidéo composites. Signaux que l’on peut appliquer directement à l’entrée péritélévision de tout téléviseur PAL, compte tenu que leur codage est effectué selon les caractéristiques de ce standard, pour les appareils distribués en Europe. En revanche, si le téléviseur utilisé est un modèle SECAM, un transcodeur PAL/SECAM est alors indispensable, que l’on branchera en série, comme dans l’exemple précédent, entre la sortie réservée aux signaux vidéo composites — la sortie s-vidéo étant inutilisée — et l’entrée péritélévision du téléviseur (fig. 4).

Fig. 5 Liaison entre un caméscope S-VHS ou HI-8 et une TV SECAM, via la sortie « S » vidéo, en composantes séparées et un convertisseur Y/C-SECAM.

Toujours dans l’hypothèse où l’on ne dispose que d’un téléviseur SECAM, mieux vaut cependant faire appel à un convertisseur Y/C-SECAM (fig. 5) qui, cette fois, sera relié à la sortie S-Vidéo du camescope S-VHS ou Hi-8. Une formule plus satisfaisante que la précédente, compte tenu des performances supérieures des convertisseurs mis en oeuvre dans ces appareils, par comparaison avec ceux que l’on trouve dans les camescopes S-VHS et Hi-8. Sans compter que l’association, dans un même boîtier, d’un convertisseur Y/C et d’un transcodeur PAL/SECAM, est également bénéfique dans la mesure où l’adaptation entre ces deux éléments est réalisée de façon optimale.

En outre, il n’est pas sans intérêt de préciser qu’un tel convertisseur est en fait un appareil bivalent. Car, outre la visualisation, sur un téléviseur SECAM classique, des images enregistrées en composantes séparées, ce type d’appareil permet également de transférer celles-ci sur un  magnétoscope standard, compte tenu que les signaux vidéo recueillis à sa sortie sont composites et conformes au standard SECAM.

Fig. 6 Liaison entre un camescope S-VHS ou HI-8 et une TV – SECAM ou PAL – via un convertisseur Y/C-RVB.

Semblable bivalence n’est toutefois pas la caractéristique des convertisseurs Y/C-RVB (fig. 6) que leur conception destine uniquement à un emploi en

liaison avec un téléviseur SECAM ou PAL, indifféremment. Car les signaux délivrés par ces convertisseurs ne peuvent être exploités que par les circuits de modulation des tubes-images couleurs, auxquels ils sont transmis par les broches spécialisées de la prise péritélévision (15 pour la composante rouge ; 11 pour la composante verte ; 7 pour la composante bleue).

Conséquence pratique, contrairement à ce que nous avons vu dans l’exemple précédent, de tels convertisseurs présentent une totale incompatibilité d’emploi avec les magnétoscopes. Mais ils compensent largement celle-ci par les excellents résultats qu’ils permettent d’obtenir, notamment en matière de définition des images visualisées. En effet, les images qu’ils retransmettent à partir de signaux vidéo Y/C en composantes séparées atteignent sans difficulté les 400 points par ligne caractérisant les enregistrements effectués en S-VHS et en Hi-8. Soit des résultats comparables à ceux qui sont obtenus sur un téléviseur équipé d’une entrée S-Vidéo, pour peu que le tube-image du téléviseur utilisé présente une résolution suffisante, ce qui est habituellement le cas avec les appareils de réalisation récente.

Fig 7 – Liaison entre un caméscope S-VHS ou HI-8 et un TV disposant d’entrées pour signaux vidéo Y/C en composantes séparées.

Il va de soi, évidemment, que malgré les excellents résultats obtenus avec un convertisseur Y/C-RVB, on peut encore progresser au niveau de la qualité des images visualisées si l’on est en mesure de conserver, jusqu’à l’entrée du téléviseur, le traitement séparé des signaux de luminance et de chrominance issus d’un camescope S-VHS ou Hi-8. Il faut, pour cela, pouvoir mettre en oeuvre un téléviseur équipé tout à la fois d’une entrée pour signaux Y/C et d’un tubeimage à haute résolution (fig. 7). Et ne pas oublier de doubler la liaison vidéo, par une liaison audio — qui peut être stéréophonique —, compte tenu que la prise S-Vidéo (ou Ushiden) n’est conçue que pour transmettre les signaux de luminance et de chrominance.

A moins, ce qui demeure l’exception, que la prise péritélévision soit associée à une commutation permettant d’envoyer les signaux de chrominance sur la broche correspondante (n° 15), lorsque le téléviseur est basculé en mode composantes séparées.

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