Caméra Akaï VC X2 S

Akai VCX-2

La caméra Akaï VC X2 S a été présentée, pour la première fois, au Festival du Son et de l’Image vidéo. Une manipulation sur train électrique (très coloré) illustrait le système de mise au point automatique, un système qui libère l’utilisateur d’un souci et lui permet de se concentrer ailleurs, sur le cadrage de l’image par exemple. Cette caméra vidéo précède le raz de marée que sera l’arrivé des caméscopes grand public.

Cette caméra vidéo utilise un principe de corrélation,  principe que l’œil utilise souvent, sans le savoir, dans un télémètre à coïncidence d’images. Ici, cette réalisation doit beaucoup au développement de la micro-électronique, ce sont des microprocesseurs qui travaillent sous le capot noir surmontant l’objectif. Akaï ne s’est pas contenté de ce système automatique et on notera plusieurs astuces de fonctionnement qui sont loin d’être négligeables.

Présentation

La caméra vidéo Akaï VC X2 S a bénéficié d’un dessin original. Cette caméra est en effet plus large que haute, elle se tient très bien en main et son viseur se place immédiatement devant l’oeil. L’électronique a été installée dans un boîtier de couleur métallisée qui réfléchira la lumière et évitera à la caméra de chauffer au soleil. La poignée et l’objectif sont de couleur noire. Le micro est placé dans un logement dont on l’extraira ; il apparaîtra alors à l’extrémité de sa perche, suspendu sur un système élastique. Une bonnette noire évitera d’enregistrer les bruits de vent.

La mise au point automatique

Particularité la plus intéressante de cette caméra, d’autant plus qu’elle fait appel à un principe encore peu connu bien qu’exploité sur des appareils photo ou sur certaines caméras super 8.

Ce système, contrairement à ce que nous avons pu lire sous la plume d’un grand spécialiste, n’utilise pas l’infrarouge. Il s’agit d’un système passif traitant une lumière venue de l’extérieur. Ce qui est intéressant dans ce système, c’est que les éléments optiques comme les capteurs ou les miroirs sont fixes, ce qui n’est pas toujours le cas dans les appareils photographiques.

Un télémètre à coïncidence d’images fonctionne de la façon suivante : deux objectifs, distants de quelques centimètres à plusieurs mètres, suivant leur destination (photo ou artillerie), reçoivent chacun une image. Ces deux images sont renvoyées dans un œilleton unique qui les capte toutes deux et les mélange. L’une des images est fixe, l’autre qui ne concerne qu’une fraction de l’autre  image peut être déplacée à l’aide d’un miroir orientable. Suivant la distance séparant le télémètre de l’objet, on devra donc modifier l’angle de ce miroir pour faire coïncider les deux images. Une relation existe entre la distance et l’angle de rotation du miroir et une échelle indique alors cette distance.

Passons maintenant à l’électronique. Nous supprimons le miroir mobile et installons deux capteurs à CCD (capteurs à couplage de charge), ces capteurs sont des versions simplifiées des cellules qui remplaceront, dans le futur, les tubes vidicon et autres.

Chaque capteur va donc recevoir une image dont l’emplacement dépendra de la position de l’objet visé. Cette image, qui correspond pour des raisons assez évidentes à la partie centrale de la scène  à filmer, va être analysée par un système électronique assurant un balayage point par point de chaque élément CCD. Chaque point reçoit un certain niveau de lumière qui donne par conversion  photoélectrique une tension électrique. L’examen par balayage des éléments du capteur CCD va donner un signal électrique ayant un certain profil, représentant la luminosité de l’objet en ses différents points. Chaque capteur CCD va donner un profil pratiquement identique mais en des endroits différents des capteurs. Comme le microprocesseur d’analyse connaît à tout instant la position de chaque point d’un capteur, il pourra comparer les deux profils et mesurer la distance qui sépare les deux images puis envoyer un signal à un asservissement de position qui, à son tour, entraînera la bague de mise au point de l’objectif. Ici, l’asservissement de position utilise un disque de codage numérique approprié à une commande par micro-ordinateur. Il n’y a donc pas ici de réglage de mise au point à partir du tube vidéo, l’image vidéo sera nette, sans recherche du point.

Le système de réglage est construit ou programmé pour un objectif donné. En fait, pour passer à un autre objectif, il suffit de changer le capteur de position de façon à adapter la bague de réglage de mise au point à la sortie du système de mesure.

Sur le plan pratique, nous avons un système de réglage automatique couplé à un objectif manuel dont la bague de réglage de mise au point a été équipée d’un pignon. Le module de mise au point est fixé par-dessus l’objectif, les axes de l’objectif et du module sont parallèles. Le module est débrayable, une touche placée sur la caméra, à proximité des touches de variation électrique de focale, permet de commander la mise au point par pression unique. Le bloc peut aussi être complètement débrayé. La bague de mise au point entraînera alors le moteur et le capteur de position, dès la mise en service du module, la bague tournera, la moindre tentative de variation manuelle sera alors contrariée par l’électronique.

Le système demande, pour fonctionner, la présence de lignes verticales, les éléments CCD ayant sans doute la forme de lignes verticales, il est capable de travailler à faible éclairement, là où la caméra a du mal à donner des couleurs. Bien sûr, cette électro-mécanique consomme un peu d’énergie, puisqu’il y a un moteur à actionner.

Le système de mise au point a des limites, un débrayage et une commande mono-coup sont là pour y remédier. Si vous prenez un paysage en panoramique et qu’un arbre « vient se mettre » devant votre caméra, la mise au point se fera sur l’arbre et l’arrière-plan deviendra flou pour retrouver automatiquement sa netteté, une fois l’arbre passé. Il faut le savoir et en tenir compte. Essayez aussi de prendre un animal derrière une grille : votre grille sera nette, pas l’animal, sauf peut-être s’il s’agit d’un zèbre ! Pratiquement, cette mise au point automatique fonctionne très bien, nous avons tenté d’apporter des corrections manuelles sans succès, ou si peu, qu’il vaut mieux ne pas en parler. On se souviendra qu’il est toujours possible de travailler en manuel et que le viseur de la caméra reste toujours un excellent outil de contrôle de netteté, même si son image vous paraît parfois un peu petite.

L’objectif est à focale variable, la focale n’est pas transmise au module qui travaille sur focale fixe.

La commande de focale est soit manuelle, soit électrique ; deux vitesses sont assurées en pressant plus ou moins fort sur le bouton ; il faut du doigté et un peu d’habitude pour sentir la différence entre les deux pressions. Le diaphragme est automatique, il peut être fermé ou bien ouvert par potentiomètre, de façon à corriger manuellement une prise de vues. Si l’on est en dehors de la  position normale, une diode clignote dans le viseur. La commutation de la température de couleur est automatique, derrière une fenêtre blanche, le constructeur a placé deux diodes  photoélectriques qui, munies de filtres, doivent tester l’éclairement ambiant pour choisir la température de couleur. En dehors de cette commutation, un sélecteur manuel permet de corriger les prises de vues avec tubes fluorescents. Cette commande a pris place derrière un volet coulissant qui nous réservait une surprise, il s’agit en effet d’une inversion multiple. On peut faire une  inversion de luminance ou de chrominance ou les deux à la fois. Vous pourrez donc avec cette caméra faire du trucage, visionner comme une diapositive un négatif couleur ou encore vous amuser  à changer la couleur des choses, c’est spectaculaire.

Un intervallomètre intéressera les scientifiques, il permet une prise de vues régulière au rythme d’une vue toutes les 15 ou 100 secondes. La commande du magnétoscope est située sur la poignée, à proximité, on trouvera aussi une paire de touches pour les fondus à l’ouverture ou à la fermeture.

Le viseur est électronique et à tube noir et blanc, des diodes LED signalent tout ce qui se passe, les fonctions sont tellement nombreuses que pour trois diodes, Akaï a installé une étiquette signalant le rôle de chacune.

 Conclusions

La mise au point automatique est un accessoire intéressant sur une caméra, qu’elle soit vidéo ou de cinéma. L’utilisateur est pratiquement débarrassé de ce souci. Il doit tout de même se méfier car des erreurs de jugement peuvent être commises ; l’électronique, à la différence de l’œil, est encore pour l’instant incapable, et heureusement, de distinguer ce qui est intéressant de ce qui l’est moins.

Par ailleurs, Akaï a équipé sa VC X2 S de dispositifs ne manquant pas d’intérêt comme un fondu à l’ouverture ou à la fermeture, un inverseur d’image, ou encore un ajustement automatique de la température de couleur. La présentation carrée, la poignée en avant et sa courroie faciliteront les manipulations. Le produit est réussi et original.

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