Sony CCD-F330

Sony CCD-F330

Le Sony CCD-F330 est le modèle le plus classique de la nouvelle gamme de caméscope familial Sony. Il est suivi du Sony CCD-F340 et du Sony CCD-SP5, un modèle étanche à vocation sportive. La particularité la plus étonnante du F330 est sa fonction « incrustation » qui permet d’insérer deux titres à n’importe quel moment du tournage, grâce à la numérisation des niveaux d’éclairement extrêmes.

Fini les complications de connexion au téléviseur, ou de maintenance de la caméra. Vous pouvez faire numériser une cassette de camescope et profiter de vos souvenirs sur votre téléviseur ou votre ordinateur. Le montage de séquences, ou le partage avec des proches sont également possibles.

Poursuivant l’extension de sa gamme de camescopes de poing, autrement dit « Handycam », Sony a récemment présenté trois nouveaux appareils, destinés à un large public, qui s’illustrent par une plus grande simplicité de mise en œuvre, des possibilités accrues et un meilleur confort d’utilisation.

La légèreté, la compacité, mais également une esthétique repensée sont les traits dominants de cette nouvelle gamme de camescopes, dont le CCD-F330 objet de ce test, se présente comme le plus classique des trois. Le CCD-F340 et le CCD-SPS (un modèle étanche) ayant été conçus pour des utilisations plus spécifiques.

Un petit air de déjà vu, c’est incontestablement l’impression première qui se dégage du Sony CCD-F330 après une première prise en main. Il est en effet « charpenté » comme son frère aîné, le CCD-V90, mais à y regarder de plus près, ses lignes ont été « fluidifiées » et arrondies pour le plus grand agrément de l’œil et une meilleure approche ergonomique.  Mieux repérées, mieux disposées, les diverses touches de fonction se trouvent sans hésitation, certaines d’entre-elles étant du reste repérables au seul toucher, ou par leur forme distinctive : rondes pour les unes, avec un léger relief de reconnaissance ; rectangulaires pour les autres.

Compteur Sony CCD F330

Un bon point pour cette disposition, de même que pour l’adoption d’un écran de contrôle à cristaux liquides, disposé sur le dessus de l’appareil. Lequel voisine avec les touches de fonction d’un emploi moins fréquent : zéro du compteur, mémoire de l’arrêt automatique, mise à jour de l’heure et de la date de l’horodateur, commande de la recherche de séquence (EDIT SEARCH). Dans leur prolongement, l’interrupteur de mise sous tension des deux sections « caméra » et « magnétoscope ». La mise en service de la section « magnétoscope » actionnant les fonctions mécaniques de lecture, bobinage accéléré avant/arrière, recherche visuelle rapide avant/arrière, arrêt sur image et stop.

Bien cachée, car disposée à l’arrière du camescope, un petit curseur à déplacement vertical autorise le passage du mode LP (½ vitesse) au mode SP (vitesse normale). Selon une habitude chère à Sony, le curseur positionné sur LP permet de corriger les signaux vidéo en lecture avant copie ou montage. D’où la mention « Edit » associée à « LP ».

Un CCD de 291.000 pixels utiles

Côté droit de l’appareil, en haut du boîtier, les deux touches de commande du moteur du zoom macro électrique, tombent naturellement sous l’index et le majeur de la main droite. Un peu en retrait, à l’aplomb de l’axe d’articulation vertical du viseur électronique, deux mini-prises prêtes à recevoir une télécommande à fil et un écouteur de contrôle. En décrochement, la touche de déclenchement de l’enregistrement est associée à un curseur de verrouillage opérationnel en position basse. Ce dernier voisine avec les deux prises (CINCH) de sortie des signaux audio/vidéo, elles-mêmes encadrant la mini-prise d’alimentation du modulateur UHF (RFU-89EA) reliée si besoin est à l’entrée antenne du téléviseur de contrôle (un modèle PAL exclusivement).

Annoncé à 320.000 pixels, le capteur CCD du CCD-F330 affiche en réalité 291.000 pixels utiles. C’est d’ailleurs une « vieille connaissance » puisqu’il équipe déjà les modèles CCD-V8, Sony CCD-V30, Sony CCD-V50 et Sony CCD-V100, dont la réputation n’est plus à faire. Alors pourquoi cette nouvelle appellation ? Tout simplement – renseignements pris – pour conserver bonne figure face aux concurrents qui ne déclarent que rarement le nombre utile de pixels de leurs capteurs. Péché par omission qui risque de créer quelque confusion quant à la définition horizontale réelle… quand celle-ci n’est pas annoncée, ou effectivement mesurée. Afin que rien ne soit laissé dans l’ombre, indiquons que le nombre total de ces pixels se monte très exactement à 6.386 (H) × 500 (H), soit 319.000, alors que leur nombre utile est en fait égal à 582 (H) × 500 (V), soit 291.000, déduction faite des signaux de synchronisation et de retour « lignes » qui n’entrent effectivement pas dans le traitement de l’image proprement dite.

Bilan des opérations : sa définition horizontale atteint la valeur, très satisfaisante, des 325 points/ligne, égalant celle d’autres réalisations plus récentes, excepté toutefois les capteurs de 440.000 pixels « utiles » des Sony CCD-V90 et Sony CCD-V200, dont la définition approche les 400 points/ligne.

Mémorisation et incrustation des titres

Côté sensibilité, on ne sera pas autrement étonné d’apprendre que le CCD-F 330 rivalise avec le CCD-V50 en affichant chacun 13 lux : un chiffre que l’on peut qualifier de satisfaisant. Autre lien de parenté avec le CCD-V50, la présence de circuits assurant la mémorisation et l’incrustation de titres dans les images enregistrées, autrement dit la « digitalisation » ou le traitement numérique. A ceci près que le Sony CCD-F330 mémorise deux « pages », soit deux titres distincts, contre un seul pour le CCD-V50. Enfin, les deux appareils proposent une mise en couleurs des titres à partir de huit teintes distinctes. Dans les deux cas, le capteur CCD du camescope fonctionne comme sur un appareil photo magnétique sans toutefois réagir aux contrastes extrêmes, éludant de ce fait les demi-teintes.

Fonction caméra Sony CCD F330

Le capteur utilisé étant un modèle de 2/3 de pouce, le zoom macro de 12-72 mm (48-288 mm en format 24×36) offre une bonne luminosité. Il ouvre à f:1.6 et peut donc opérer à des niveaux d’éclairement relativement faibles. Sa mise au point est assurée comme il se doit par un dispositif autofocus, repris des CCD-V50, CCD-V90 et CCD-V100,  c’est-à-dire travaillant par détection de contrastes au travers de l’objectif (TCL, ou Through Camera Lens). Avec les inconvénients inhérents à ce type de dispositif : relative lenteur de mise en action ; sujets bien contrastés, mais aussi suffisamment lumineux (300 lux minimum) faute de quoi l’autofocus demeure inopérant ou, au mieux, prend le temps de « la réflexion » (quelques secondes qui paraissent une éternité dans le cas d’un sujet en mouvement).

La solution consiste à passer en mode manuel (rappelé, ce qui est fort rare, dans le viseur) mais sans pouvoir, on peut le regretter, bénéficier d’une mise au point assistée du type one shot. La distance minimale de mise au point est de 1,2 m. En dessous de ce seuil, le recours à la position « macro » est indispensable mais, dans ce cas, fini l’autofocus ! La mise au point pourra alors s’effectuer jusqu’à 18 mm de la lentille frontale de l’objectif, et dans le sens inverse jusqu’à 60 cm environ. La position « macro » s’enclenche, quant à elle, en pressant le bouton de déverrouillage placé au bout du levier de changement manuel de focale, après que celle-ci ait été amenée sur sa valeur la plus faible (12 mm) : la manœuvre est désormais fort classique. Pour la balance des blancs, c’est la solution « tout automatique » qui a prévalu. Un capteur situé sur le haut du camescope se charge de corriger au mieux les variations de la température des couleurs, allant de la lumière d’une lampe à filament de tungstène (2.800 K) à celle d’une journée légèrement nuageuse (8.000 K). On regrette pourtant l’absence de valeurs-références préréglées (lumière du jour : 5.800 K ; lumière artificielle : 3.200 K) présentes sur le précédent modèle, le CCD-V50, et qui avaient le mérite d’assumer des conditions d’éclairement difficiles : faible niveau de lumière ambiante ; camescope et sujet placés dans des environnements lumineux différents (l’un à l’intérieur en lumière artificielle, l’autre à l’extérieur) ; éclairage par tubes fluorescents ; sujets à dominante fortement colorée..

La fonction incrustation

La particularité majeure du CCD-F330 est, sans nul doute, son dispositif de titrage par incrustation sur les images enregistrées. Un procédé qui n’a rien à voir avec les classiques générateurs de caractères, car reposant sur la numérisation des niveaux extrêmes d’éclairement (en l’occurrence le foncé et le clair) d’une scène soumise à l’analyse du capteur CCD.

Ne réagissant pas aux demi-teintes, cette numérisation ne peut donc porter que sur les contrastes évidents à l’œil, tels ceux correspondant au tracé de lettres, de dessins et, à la rigueur, de contours d’images, pourvu que ceux-ci tranchent nettement sur le fond. Moyennant quoi, les informations binaires correspondantes (le 0 et le 1, selon qu’il s’agisse d’une brillance minimale ou maximale) qui sont mémorisées par les circuits du camescope, peuvent être appelées à tout moment, pour être superposées aux signaux vidéo de la prise de vue.

Ces informations auront reçu au préalable un codage de couleur, modifiable à tout moment, susceptible d’adapter au mieux ces tracés à la teinte moyenne des images.

Plus évolué que son prédécesseur (le CCD-V50) et premier camescope à bénéficier de cette technique de titrage par incrustation, le Sony CCD-F330 dispose de deux mémoires (ou pages-titres), au lieu d’une seule.

Il est de la sorte possible d’appeler, l’un après l’autre, deux titres ou graphiques préalablement mémorisés (le titrage s’effectuant en deux temps) ; l’un et l’autre peuvent être assortis d’une couleur différente.

Un affichage des fonctions très complet

Lumineux et offrant un écran d’observation de surface confortable – loupe intégrée puissante – le viseur électronique du CCD-F330 possède bon nombre d’atouts. Et en premier lieu un oculaire adaptable à la vue de l’utilisateur, dont la partie arrière – englobant l’œilleton et la loupe de visée – se démonte aisément (fixation à baïonnette), de façon à permettre une visée à distance, mais également le dépoussiérage.

Placé sur le côté droit de l’appareil, et non sur le dessus comme c’est habituellement le cas – d’où la ligne basse de l’appareil – le viseur est mobile verticalement sur 180°, facilitant de la sorte les prises de vues en contre-plongée. Il affiche par ailleurs quantité d’informations qui s’inscrivent de façon très lisible – mais en anglais – sur les images cadrées. Elles renseignent l’utilisateur sur les points suivants : mise au point en mode manuel ; couleur de l’incrustation (blanc, bleu, vert, cyan, noir, jaune, violet ou rouge) ; pause à l’enregistrement ; enregistrement en cours ; mémoire du compteur ; fin de charge de la batterie ; présence de condensation ou encrassement des têtes vidéo ; absence de cassette ou sécurité anti-effacement ; fin de bande… date ou heure. Difficile d’être plus complet, mais, comme si cela ne suffisait pas, certaines de ces informations sont reprises – sous forme de pictogrammes – dans l’écran de contrôle à cristaux liquides, placé sur le dessus du camescope. Ecran sur lequel viennent s’afficher des indications complémentaires telles que la vitesse de défilement de la bande (SP ou LP), ou les chiffres du compteur précisant, en temps réel, la durée écoulée des séquences enregistrées.

Magnétoscope Sony-CCD-F330

C’est à partir de ce même compteur qu’il est par ailleurs possible de procéder, de façon entièrement automatique (en mode « enregistrement »), à l’insertion de séquences dans des plans déjà existants. La technique est classique : le passage à zéro du compteur est préalablement mémorisé de façon à coïncider avec le point de sortie de la nouvelle séquence ; le point d’entrée étant, quant à lui, repéré à l’aide de la touche EDIT SEARCH. En mode de « pause à l’enregistrement », la recherche visuelle de ce point d’entrée et de ce point de sortie se poursuit tant que cette touche demeure enfoncée. C’est du reste cette même fonction EDIT SEARCH qui, lorsqu’elle est sollicitée brièvement, en mode retour(-), contrôle des deux dernières secondes d’enregistrement (même chose pour la touche « Recording Review »). Expérimenté tant au banc de mesures que sur le terrain, le CCD-F330 s’est sorti tout à son avantage de la quasi-totalité des situations difficiles dans lesquelles nous l’avons délibérément plongé.

Excellent rendu des couleurs

Sa meilleure note va à l’excellent rendu des couleurs : l’efficacité de son dispositif de balance des blancs, du moins dans des conditions normales d’utilisation, y est pour beaucoup. Une remarque valable également pour le système de mesure de l’exposition qui réagit de manière intelligente en présence de zones à forts contrastes. De même, bonne résistance à l’éblouissement du capteur CCD, qui n’est toutefois pas totalement exempt d’effet « smear » en présence de sources lumineuses intenses.

Seule ombre au tableau, les très fines flammèches horizontales et lumineuses observées en mode lecture à ½ vitesse (LP) sans doute causées par un réglage défectueux de l’appareil qui nous a été fourni.

Sur le plan utilisation, l’excellente prise en main et le bon équilibre (batterie à l’arrière) sont des atouts non négligeables. Tout comme le dispositif de titrage par « digitalisation », extrêmement pratique à  utiliser sur le terrain.

Le dispositif d’horodatage nous a séduits tout comme le peu de réactions du microphone intégré aux rafales de vent.

Côté batterie, l’autonomie avec le modèle de base (NP-55) est satisfaisante (environ 40 minutes), ce chiffre pouvant être porté à 80 minutes avec une NP-77. Deux regrets toutefois : la dotation de base comporte un chargeur (AC-V30) prévu pour la recharge d’une seule batterie à la fois ; la mise hors service du camescope s’avère beaucoup trop rapide (30 secondes) après l’indication de fin de charge, d’où la nécessité d’emporter avec soi au moins deux batteries convenablement chargées.

Dernière remarque, le CCD-F330 étant conçu pour le standard de télévision Pal, le modulateur UHF (RFU-89EA) destiné à être enfiché sur le côté droit du camescope, ne peut être raccordé à l’entrée antenne d’un téléviseur que si celui-ci est un modèle Pal (Norme G ou 1), ou un modèle Pal/Sécam.

Caractéristiques Sony CCD-F330

Section camera

  • Cible : CCD – 2/3 de pouce – 320.000 pixels
  • Objectif : Zoom macro – 12/72 mm – f: 1.6
  • Mise au point : Automatique ou manuelle
  • Limite d’éclairement : 13 lux – 100.000 lux
  • Température de couleur : Correction automatique (2.800 K à 8.000 K)
  • Définition horizontale : 325 points/ligne
  • Viseur : Électronique – mobile – 0,7 pouce.

Section magnétoscope

  • Format : Vidéo 8
  • Standard : PAL
  • Vitesse de défilements : 2,005 cm/s (SP) – 1,005 cm/s (LP)
  • Définition horizontale : 245 points/ligne
  • Réponse audio : 40/15.000 Hz
  • Modulateur UHF
    • standard PAL
    • norme G et I
  • Sorties audio-vidéo : Cinch
  • Autres fonctions : Autofocus TCL – titrage par incrustation – balance des blancs tout automatique – double déclencheur de prise de vue – horodateur – écran de contrôle à cristaux liquides
  • Dimensions : (L × P × H) : 11,6 × 31,2 × 13 cm
  • Poids : 1,2 kg (sons batterie) – 1,25 kg (avec batterie).
  • Prix : 11.490 F (1.752 €)

Les plus

  • L’esthétique et le faible poids de l’appareil
  • Les bonnes performances du capteur CCD
  • L’indifférence à l’éblouissement
  • Le comportement du système de mesure de l’exposition
  • Les nombreuses informations dons le viseur
  • L’écran de contrôle à cristaux liquides
  • Le dispositif d’incrustation des titres
  • L’insertion automatique des séquences
  • L’horodatage des enregistrements
  • Le peu de réactions ou vent du microphone intégré
  • La touche de contre-jour

Les moins

  • La lenteur de réaction de l’autofocus
  • La mise ou point non assistée en manuel
  • La suppression du réglage manuel du « blanc de référence »
  • Les bondes parasites en mode « arrêt sur image »
  • Les flammèches en mode de lecture LP (sur notre exemplaire)
  • L’absence d’entrées audio/vidéo

Aller plus loin