Video Center 230 CTI

VideoCut 230 CTI

A la fois éditeur de montage pour deux lecteurs, processeur vidéo, titreur, générateur d’effets et mixeur audio, le Video Center 230 CTI cumule les fonctions de cinq matériel de post-production hama indépendants. Avantage ou inconvénient ?

Pier-Yves Menkhoff – mai 1996

Songez à votre salon avec l’éditeur de montage VideoCut 222 connecté au téléviseur familial. Ajoutez le titreur VideoScript 250 et le Processor 128 et votre séjour se transforme en studio de montage. Madame commence à râler. Pour pallier ces embarras, Hama a eu l’idée de créer un système « 5 en 1 » qui intègre une table de montage pour deux lecteurs, un correcteur vidéo, un titreur, un générateur d’effets ainsi qu’un mixeur audio. Finis les câbles qui courent partout et les erreurs de connexion. L’éditeur permet de monter 200 plans à partir de 250 cassettes présentant des time code différents comme le RCTC, le VITC, le Rapid-TC (propre au Mitsubishi PC-VCR E82), voire de travailler au compteur. On peut prévisualiser une ou plusieurs séquences, agir sur l’image avec le correcteur de couleurs et le circuit CTI, créer des fondus vidéo, choisir parmi les 30 effets de volets, sauvegarder les plans de montage sur un PC, etc. Le son n’est pas oublié avec une mixette trois sources et l’audio à durée programmable. Voilà une liste non exhaustive des possibilités.

Pilotage deux lecteurs

Pilotage lecteeur VideoCut 230 CTI

Le principal avantage du Video Center 230 CTI, en dehors de son aspect « 5 en 1 », reste sa capacité à gérer deux lecteurs de manière indépendante. Ne rêvons pas, il s’agit d’une gestion alternée et non simultanée, le fondu-enchaîné ou A/B Roll n’est pas au programme. Pas plus que la présence d’une « vraie » prise GPI pour une régie d’une autre marque. Pour passer du Lecteur 1 au Lecteur 2, une pression sur la touche VCR suffit.

Comme pour tout nouveau matériel, l’apprentissage de celui-ci  passe par la lecture du mode d’emploi. Le monteur suit pas à pas les menus sur son moniteur à partir de la bague Shuttle et valide ses opérations avec la touche Enter. Pour retourner au point de départ ou au menu précédent, une seule pression sur Cancel ou Menu. C’est aussi simple que cela.

Qui est là ?

Avec Sony, Panasonic et ses clones, le Video Center 230 CTI détecte automatiquement la nature du lecteur ou de l’enregistreur sous réserve qu’ils soient télécommandables par câble. Inutile de chercher la marque et la référence exactes dans la liste des enregistreurs compatibles.

A l’inverse, pour les matériels qui se pilotent par infrarouge, on devra configurer l’éditeur en mode Manuel et lui inculquer les commandes de base (Lecture, Avance et retour rapides, Pause, Enregistrement et Stop). Pour cela, on place la télécommande des lecteurs en face de la fenêtre Sensor du Video Center. Chacune des fonctions sera ainsi validée via le menu Programme Apprentissage. Philips et Thomson, bêtes noires de la vidéo avec leur double commande, ne sont pas oubliés, la fonction Adaptation Manuel du Video Center tenant compte de leurs particularismes.

Matériel

Configuration matériels VideoCut 230CTI

Notre configuration se compose en lecture d’un camescope DV Sony DCR-VX1000 pour le RCTC, d’un Panasonic S-VHS NV-S88 pour le VITC et un Panasonic S-VHS NVFS100HF en enregistreur. Du côté édition, cette « Super Video Cut 230 » diffère peu de la Video Cut 222, l’une comme l’autre gérant la totalité des time code grand-public.

Mais le fonctionnement de la 230 est plus convivial et d’une grande simplicité. Le monteur sélectionne Définition des plans dans le menu et la table est prête au montage. Une pression sur le lecteur (Player 1, ou Player 2) et sur Jog/Shuttle place automatiquement l’appareil en Pause/Lecture. Ensuite, il ne reste plus qu’à choisir les points d’entrée et de sortie de chaque scène. Deux cents plans peuvent être ainsi retenus à partir de 250 cassettes cime codées différemment.

Avant le montage définitif, il est recommandé d’effectuer une prévisualisation. Ce mode se matérialise par une pause en début et en fin de séquence qui permet le contrôle de l’exactitude des points d’entrée et sortie choisis. Toutefois, la Preview n’autorise pas l’enchaînement des plans avec les fondus et/ou volets programmés.

Une proposition de trois modes : Automatique, Repositionnement et Manuel Automatique pour un assemblage classique, partiel ou total. Repositionnement pour du séquence par séquence avec l’hypothèse d’une interruption du montage. Dans ce second cas, un repère vient s’inscrire à la fin du premier montage. Un avertissement très pratique qui autorise le repositionnement automatique sur le point de sortie du dernier plan. Le mode Manuel est identique mais avec intervention du monteur.

Lors de notre test, la précision avec time code atteignait 3 à 4 images, quel que soit le lecteur utilisé. Même sans time code, la précision reste satisfaisante.

Prise de montage VideoCut 230 CTI

Explication : la lecture d’une cassette (8 mm ou VHS) non time codée laisse apparaître un défilement de numéros d’images dont il est possible de tenir compte pour la sélection des séquences. En conservant un décalage constant et en montant les séquences dizaine par dizaine, on obtient une précision améliorée de ± 10 images. Pour revenir au montage VITC, le Hama propose un Quick-VITC très pratique et parfaitement inédit pour la recherche précise d’une séquence. En effet, habituellement sur un lecteur VHS ou S-VHS, le TC ne peut pas être lu en mode Avance ou Retour rapide. Résultat, le repérage devient délicat si la séquence suivante se trouve très éloignée de la précédente. Le camescope devra à plusieurs reprises passer de l’avance rapide  la lecture pour situer le TC sur la bande. Avec le Quick-VITC, le VideoCut 230 calcule automatiquement la durée du bobinage jusqu’au plan suivant pour se placer à environ 10 secondes devant celui-ci et commuter en mode Lecture. C’est rapide, efficace et cela tient compte d’une éventuelle discontinuité dans l’enregistrement original du VITC.

Le Video Center 230 CTI ne se limite pas aux camescopes pilotables par câble. Avec un JVC, rien n’interdit le montage par infrarouge, voire sans TC sur la cassette des rushes. On crée alors une copie de travail sur laquelle viendra s’inscrire le VITC lors du transit du signal vidéo par la Hama. La sélection des séquences s’effectue sur la copie jusqu’au montage définitif, laquelle sera remplacée par une cassette vierge. Bien entendu, les modifications des points d’entrée et de sortie sont possibles, comme l’effacement, le déplacement ainsi que la duplication d’une ou plusieurs séquences.

Dans l’hypothèse d’un montage au compteur, le Hama prend en considération la correction du temps de Préroll du lecteur pour éviter tout glissement de bande.

Processeur vidéo

Processeur Video VideoCut 230 CTI

Principale nouveauté, celui-ci agit sur tous les paramètres de la balance des blancs : le rouge, le vert et le bleu, de même que sur la saturation, le contraste et la luminosité. Chaque fonction peut être actionnée individuellement pour obtenir l’effet souhaité ou corriger une balance défectueuse. Un Splitter (diviseur d’écran) offre le contrôle sur un téléviseur de l’image avant et après correction. De plus, contrairement à ce qui se produit avec certains processeurs concurrents, l’image « splittée » ne peut pas être enregistrée par erreur du fait de sa seule sortie moniteur. Toutes les corrections sont mémorisables pour chacun des lecteurs ainsi que pour chacun des plans de la liste de montage.

Second dispositif, le TREC-Logic est un circuit électronique d’élimination presque intégrale des tremblements d’images, à la manière d’un « TBC » ou du SIR propres aux éditeurs GSE. Hama prévient de la suppression des signaux « contenus entre les images (code VITC, signaux VPS) ».

Autre nouveauté, le CTI pour l’amélioration des images qui présentent de grandes surfaces de couleur. Imaginez un ciel éclatant se détachant des rives de la mer Egée avec des églises toutes blanches. Le CTI interviendra pour créer une séparation parfaite entre le bleu et le blanc, supprimant cout chevauchement. C’est superbe !

Pour rester dans la couleur, on bénéficie de 30 effets de volets avec un choix de 8 couleurs à vitesse variable. Chaque raccord se règle individuellement en entrée et/ou sortie de scène. Notez pour finir que les effets sont mémorisables ainsi que les corrections. C’est amusant mais relativement sommaire. A utiliser avec modération.

Titrage

Clavier pour VideoCut 230CTI

Avec un jeu de 240 caractères européens incluant les divers accents, le Video Center 230 CTI s’avère très intéressant. Huit teintes sont proposées comme fond d’écran ainsi que pour la (seule) police de caractères. On appelle l’alphabet à l’aide de la bague Jog/Shuttle. On valide ensuite avec Enter. Pour plus de confort, le vidéaste pourra connecter un clavier extérieur de  type PC/AT sur la prise Remote Extern sans oublier d’acquérir l’adaptateur Hama 40422.

Côté apparition des titres, il y a de quoi faire son cinéma : Scrolling pour un défilement vertical, apparition/disparition, mode page par page, effet machine à écrire, tableau d’« aéroport» avec lequel l’alphabet dénie lettre par lettre jusqu’au texte sélectionné, ainsi que le Téléscripteur (Rolling) pour une circulation droite-gauche en bas de l’écran. Tour cela en mode Incrustation sur images, à moins que l’on préfère insérer les titres entre les séquences.

Mixage audio et doublage son

Un commentaire micro ou une musique extérieure peut être mixé au son synchrone au moment de l’édition finale ou ultérieurement dans le cadre d’un doublage son.

Dans l’hypothèse d’un mixage audio en (S)-VHS Hi-Fi, le son monté s’inscrit sur les pistes hélicoïdale et longitudinale. Pendant le montage définitif, il faudra prendre la précaution de choisir des séquences suffisamment longues, de préparer son texte et de bien caler le début de la musique. En cas d’échec, il n’y aura pas d’autre choix que… de tout recommencer et de repositionner l’enregistreur sur la fin de la séquence précédente.

Pour le doublage son, le Video Center 230 CTI se comporte comme une mixette extérieure mais il se montre capable de commander automatiquement l’enregistreur Hi-Fi (qui devra bien sûr disposer de l’AudioDub). Au moment du doublage, seule la piste longitudinale sera de nouveau enregistrée.

Pour contrôler le son, il est préférable d’utiliser la sortie casque du Video Center 230 CTI en lieu et place de celle du magnétoscope. La prise de celui-ci ne restitue pas le son mixé mais seulement l’audio original lu sur la piste stéréo.

Extension

Proposé en option, le gestionnaire PC-Edit 230 (réf 44636) pour compatibles PC, permet de transférer la liste de plans vers le disque dur d’un ordinateur, de l’y traiter et de la recharger en retour. Associé à un genlock Amiga ou PC, le Video Center 230 CTI pourra incruster des textes et des graphiques sur vos séquences vidéo. Veillez seulement à ce que les lecteurs et enregistreurs transmettent le VITC, sans lequel les fonctions Repositionnement et Détermination automatique du temps de démarrage + arrêt ne seront pas exploitables.

Connectique

Connectique VideoCut 230 CTI

Pour se différencier de la VideoCut 222, c’est l’entrée 2 qui se trouve cette fois-ci dotée d’une prise Y/C alors que la 1 se contente d’une Péritel composite et Y/C. Le reste est traditionnel avec deux Péritels pour l’enregistreur et le moniteur. Deux RCA sont prévues pour la partie mixage audio complétées par une entrée micro ; le tout contrôlable par casque. Attention à ne pas oublier d’informer le Video Center par le menu sur l’origine des signaux vidéo pour ne pas se  retrouver avec une image en noir et blanc. Pour le pilotage des lecteurs et de l’enregistreur, quatre prises Remote pour les deux lecteurs, l’enregistreur ainsi qu’un clavier extérieur. Pas de prise GPI, mais une prise Extern compatible avec les produits Hama comme le titreur Video-Script 250 et le processeur d’effets AV 128, plus riche en polices de caractères pour l’un et en effets pour l’autre que le Video Center 230 CTI.

Caractéristiques VideoCut 230 CTI

  • Bande passante vidéo : 5,5 MHz/420 lignes.
  • Bande passante audio : 10 Hz à 30 kHz – 3dB.
  • Rapport signal bruit image : 46 dB.
  • Rapport signal bruit audio : 55 dB.
  • Mémoire de plans : 200 à partir de 250 K7.
  • Texte : 20 pages par plan, 50 pages par liste de plan.
  • Affichage : Multilingue sur écran.
  • Précision : ± 10 images au compteur, ± 4 images au time code.
  • Mémoire : Pile, autonomie 2 ans.
  • Archivage : Sur bande vidéo.
  • Commande montage : Control-L, Edit 5 broches, Infrarouge.
  • Commande « Extern » : 5 V maxi (Niveau TTL).
  • Dimension : 382 × 260 × 60 mm.
  • Prix indicatif : 7.690 F (1.167 €). 7.990 F (1.218 €) avec clavier et adaptateur 40422.

Les plus

  • « 5 en 1 » : Montage 2 lecteurs, processeur vidéo, titreur, générateur d’effets et mixeur audio.
  • Configuration : Chaque matériel peut être paramétré de manière précise.
  • Correcteur de couleurs : Etonnant pour corriger une balance défectueuse ou créer des effets colorés.

Les moins

  • Péritels : A quand la normalisation de la connectique audio/vidéo avec des prises RCA et Y/C ?
  • Titrage : Basique au possible. Heureusement, on peut importer les textes et graphiques d’un PC ou d’un Amiga grâce au genlock (option).
  • GPI : Inexistante. On aurait aimé pouvoir créer des fondus enchaînés avec un mélangeur d’une autre marque.

Accessoire

Pour titrer avec le maximum de confort, le clavier d’un PC/AT fera l’affaire. En revanche, il y a une précaution à prendre : acquérir l’adaptateur Hama 40422 et connecter le tout sur la prise Remote Extem  de la table. L’ensemble 300 F (46 €).

Rivaux

GSE MPE 200SX

C’est la course au mieux disant. La concurrente visée est la GSE MPE-200SX Plus apparue à l’automne 1995 additionnée d’effets de transition. Au printemps  1997 est prévue une nouvelle régie GSE MPE-2000 déjà vue au salon de Berlin. La bataille promet de faire rage outreRhin

Verdict

Le côté « 5 en 1 » du Video Center 230 CTI représente un réel avantage. Montage deux lecteurs, processeur vidéo, titreur, générateur d’effets et mixeur audio, tout est au rendez-vous. On reprochera cependant à cette table la justesse de la bande passante vidéo pour les nouveaux formats numériques et la pauvreté de son unique police d’écriture. Ces griefs mis à part, le Hama s’adresse aux passionnés de l’image pour qui les souvenirs filmés sans montage ne sont que des… rushes.

CV 94

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