Le caméscope est une caméra vidéo qui intègre un magnétoscope. L’histoire du caméscope et son évolution permettra de mieux comprendre les subtilités entre les différentes variantes d’un même format ainsi que les subtilités d’utilisation des différentes générations de caméscopes. Elle est également liée de près à l’histoire de la vidéo.
Le camescope ne pouvait conquérir le marché grand public sans l’adoption d’une cassette plus petite que la cassette VHS d’origine, permettant de réduire proportionnellement les dimensions et le poids du boîtier.
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VHS C
JVC créa la cassette VHS-C (91,4 × 58,4 × 22,8 mm) contenant une bande magnétique aux oxydes de fer de 1/2 pouce de large. Parallèlement, le tambour ∅ 62 mm à deux têtes du magnétoscope fut remplacé par un tambour de 41,3 mm tournant plus vite, portant quatre têtes d’enregistrement/lecture vidéo. L’audio est enregistré en mono sur une piste longitudinale de la bande. L’autonomie d’une cassette est de 45 minutes maxi.
Video8
Spécialement créé pour le camescope, le format Vidéo 8 fut lancé en 1985. Il utilise une cassette (95 × 62,5 × 15 mm) contenant une bande à enduit magnétique « métal pur » évaporé (ME) ou particules (MP) de 8 mm de large. Le tambour à deux têtes de 40 mm de diamètre fut parfois remplacé par un tambour à quatre têtes de 26,7 mm. Ces têtes enregistrent (et lisent) simultanément la vidéo et le son, ainsi que des fréquences pilotes de suivi de piste, éventuellement un code temporel (RCTC), voire un son stéréo numérique supplémentaire (dit PCM). En mode SP, l’autonomie d’une cassette courante est de 90 mn.
Format mini dv
Les formats analogiques ont aujourd’hui disparu. Mais grâce à une qualité image et son digne des systèmes professionnels, le nouveau format vidéo numérique DV et le format mini DV est apparu en 1995. Il avait tout pour séduire le vidéaste passionné.
Histoire du caméscope S-VHS-C et Hi-8
Vers 1990, les formats VHS-C et Vidéo-8 d’origine furent améliorés, devenant respectivement S-VHS-C et Hi-8. L’histoire du caméscope fait un bond en avant.
Amélioration de l’image
Elle est due, d’une part au traitement séparé du signal vidéo en ses deux composantes luminance (Y) et chrominance (C), avec liaison jusqu’au téléviseur par câble S-Vidéo et, d’autre part, à l’enregistrement de la luminance à une fréquence maximale plus élevée de 2 MHz environ. Ce faisant, la définition horizontale passe d’environ 240 à 400 pts-ligne.
Amélioration du son
L’audio du Vidéo-8, enregistré en FM sur les pistes hélicoïdales, était déjà Hi Fi : il ne lui restait qu’à devenir stéréo. Ce fut un peu plus compliqué pour le S-VHS, le VHS normal ne disposant que de la piste audio longitudinale monophonique. En S-VHS-C, l’audio est enregistré en stéréo Hi-Fi (en FM sur les pistes hélicoïdales, mais en profondeur de la bande), ce qui nécessite l’intégration de quatre têtes audio supplémentaires sur le petit tambour (ce qui fait 9 têtes en tout, y compris la tête d’effacement flottante). La piste audio du VHS reste bien sûr disponible pour le doublage, par exemple. La compatibilité est assurée à l’intérieur de chaque famille un camescope S-VHS-C peut fonctionner en VHS-C et un camescope Hi-8, en Vidéo-8.
Histoire du caméscope à CCD et des objectifs
Les fabricants voulant créer des caméscopes toujours plus miniatures. Pour une même amplitude (rapport des focales extrêmes), le zoom est d’autant plus compact que la cible du capteur est plus petite. Or, celui-ci doit intégrer un certain nombre de pixels : un minimum de 320.000 en VHSC/8 mm et de 420.000 en SVHS-C/Hi-8. Au fur et à mesure des progrès de la technologie, on a su implanter le nombre de pixels requis sur des cibles d’une surface de plus en plus réduite. En quelques années, le « format » du CCD est ainsi passé du 2/3″ (cible 6,6 × 8,8 mm), au 1/2″ (4,8 × 6,4 mm), au 1/3″ (6 × 4,8 mm), enfin, au 1/4″ (2,7 × 3,6 mm).
Cela a permis d’incorporer dans le boîtier du camescope des zooms à la fois plus compacts et plus puissants, allant du 6 fois des débuts à 8, 10, 12 et même 20 fois.
Histoire du caméscope à autofocus
Les premiers systèmes de mise au point automatique étaient « actifs infrarouge ». Ils furent bientôt remplacés par des systèmes « passifs » à corrélation de phase plus performants, fonctionnant à toutes les distances, réglant la mise au point à partir des données recueillies sur le CCD lui-même.
Traitement numérique du signal et automatismes
L’intégration d’un puissant microprocesseur, le traitement numérique du signal vidéo (DSP) et l’emploi d’algorithmes de calcul d’intelligence artificielle ou Fuzzy Logic ont permis d’automatiser efficacement toutes les fonctions de base du camescope : l’autofocus, la balance des blancs et bien sûr l’exposition. Beaucoup de caméscopes donnent le choix entre plusieurs programmes d’exposition, s’adaptant à diverses conditions de tournage (Sport, Portrait, Contre-jour…), cela par variation automatique des paramètres : ouverture du diaphragme, vitesse d’obturation et gain vidéo.
Fonctions numériques
Le signal vidéo étant désormais traité « en numérique », le concepteur pouvait intégrer une kyrielle de fonctions plus ou moins utiles. II ne s’en est pas privé : zoom numérique, stroboscopie, titrage, gel d’image, format 16:9, etc.
Stabilisateur
Il est tout à fait impossible d’utiliser les longues focales du zoom à main levée sans que l’image ne soit affectée d’un insupportable et continuel tremblement. Une parade satisfaisante fut d’abord trouvée avec un stabilisateur électronique à mémoire de trame, incorporé pour la première fois en 1990 sur un camescope Panasonic. Implanté sur bien d’autres appareils, il a été très amélioré depuis (Steady Shot Sony par exemple), de telle sorte que l’image conserve pratiquement la même qualité et ne change pas de taille quand on active le stabilisateur. Autre solution, Canon et Sony équipent certains de ses caméscopes d’un stabilisateur optique de son invention, utilisant un prisme liquide Variangle annulant très efficacement le sautillement, même lorsqu’on filme à bord d’un véhicule.
Système de visée
Sur quelques appareils, le viseur noir et blanc est remplacé par un viseur couleurs ACL (affichage à cristaux liquides) ; il doit offrir une définition suffisante pour être pleinement utilisable. D’autres modèles récents sont équipés d’un grand écran couleurs ACL de 75 ou 100 mm de diagonale permettant de cadrer l’image à distance sans coller l’œil au viseur. L’écran ACL favorise aussi, grâce à un petit haut-parleur intégré, le visionnage des cassettes.
Évolution caméscope Canon
Canovision VM-E1 (1986) | Canon UC8 Hi (1995) | |
Format | Vidéo-8 Pal mono | Hi-8 stéréo |
Dispositif imageur | tube Saticon 1/2″ | CCD 1/4″, 470 000 pixels |
Equivalent photo du zoom | 56-336 mm | 35,5-710 mm |
Autofocus | de 1 m à l’infini | toutes distances |
Sensibilité | 19 lux | 3 lux |
Dimensions | 143 × 333 × 149 mm | 106 × 213 × 106 mm |
Poids sans batterie | 2 kg | 800 g |
Prix public | 18650 F | 7000 F |