Canon MV30

Canon MV30

Peu de gadgets, ce caméscope numérique Canon table ici sur un dépouillement de bon aloi pour séduire les puristes, concentrés sur la qualité audiovisuelle, le confort de tournage et l’accessibilité des réglages.

Finit les problèmes de conservation de vos cassettes, de branchements sur la télévision ou de fonctionnement de votre matériel. Vous pouvez faire numériser une cassette mini DV en nous la confiant.

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Compact, mais pas trop. Avec ses 650g nu, le Canon MV30 ne prétend pas appartenir à la tribu des caméscopes numériques les plus miniaturisés. En contrepartie, il offre une excellente tenue en main et surtout un bel écran mobile, bien défini, de 8,9 cm. Très réactif, il enregistre les images en moins de 0,7 s, lorsqu’on presse sur le déclencheur. Sa batterie standard offre environ 100 minutes en utilisation continue, voire un peu plus comme nous avons pu le vérifier. Les 190 minutes annoncées par le constructeur concernent en fait la batterie optionnelle (BP522), qui va même jusqu ‘à 220 minutes avec le viseur. Pas mal !

Le test

Objectif & stabilisateur

Le Canon MV30 reprend zoom optique ×12 du Canon MV20, à la qualité remarquable. Sans atteindre le semi-grand-angle, la focale minimale – environ 36 mm photo – couvre un champ plus large que ceux des autres modèles testés. Et ça se voit. En position télé on tutoie les 433 mm, une puissance suffisante. Pour aller au-delà, il faut recourir au zoom numérique ×48. L’image granule alors, mais reste exploitable, quasiment sans douleur, jusqu’à ×24 environ.

Le point fort du stabilisateur optique n’est pas de mieux compenser les tremblements qu’un système numérique mais d’effectuer l’opération en toute fluidité, de façon à ce qu’elle reste invisible à l’œil. Activé, il ne dégrade jamais l’image, même avec un éclairage défavorable.

Canon MV30 : montage

Outre le ralenti, l’avance image par image avant-arrière, la pause, le doublage son, les effets en lecture, ou la prise Lanc, le Canon intègre un système infrarouge pour transférer ses images vers un magnétoscope analogique de toute marque. Il compense le temps d’inertie de ce dernier en ajustant les points d’entrée (jusqu’à – 5 secondes) et de sortie (de – 1 à + 5 secondes).  Cela augmente la précision, toujours un peu aléatoire par liaison infrarouge. Pour les adeptes du virtuel, il existe un MV30i avec entrée-sortie DV (12000 F), et un MV30i fourni avec sa carte de montage Digital Origin Intro DV (13000 F).

Connectique

Connectique Canon MV30

Sorties audio vidéo DV, composite (par mini-jack), Ushiden, mais aussi prises micro, casque et de synchro édition… Toute la connectique figure sur le boîtier. Vous pourrez numériser une cassette mini DV dans de bonnes conditions.

Image et son

La qualité d’image, très “piquée”, reste le point fort de cet appareil. Le rapport signal/bruit favorable se traduit par une impression de clarté et de pureté du rendu. Fidèle et équilibrée, la colorimétrie ne présente pas de dominante jaune ou orangée en intérieur, contrairement à de nombreux modèles. Cela peut donner une image un peu froide en basse lumière (on la réchauffe avec le préréglage «intérieur» de la balance des blancs), mais qui reste propre et très peu bruitée. Côté résolution, on ne dépasse pas les 500 points-ligne, dans nos conditions de mesure, mais la mire est impeccablement ressortie. Elle présentait notamment une belle stabilité. Le Smear est mieux maîtrisé que sur beaucoup de mono CCD comparables. Le micro intégré nous a moins convaincus. On perçoit en effet des sifflements de moteur, auxquels les DV sont si sensibles dans les ambiances calmes. Ici, cela se résout facilement par l’emploi d’un micro externe, puisque le Canon MV30 comporte une griffe porte-accessoires et une prise micro sur le boîtier.

Automatismes & réglages

Réglage Canon MV30

Les couleurs vireront-elles au rouge ou au bleu dans certaines conditions lumineuses ? C’est à la balance des blancs d’éviter cela. Celle du Canon MV30 se montre d’une fidélité exemplaire et n’entraîne aucune dominante colorée, même en basse lumière. Les autres automatismes, autofocus et exposition, se sont montrés tout aussi efficaces, mais un bon niveau de performance est devenu moins rare dans ces domaines.

La gestion des réglages participe à une ergonomie intelligente et fonctionnelle. Mise au point  et exposition se débrayent directement par boutons (B), puis se retouchent par molette. Pour le reste, au lieu d’allonger indéfiniment le même menu (C), Canon propose deux pages distinctes dotées d’accès indépendants. La première affiche uniquement les modes d’exposition programmés : Sport, Portrait, Spotlight, Sand & Snow, et enfin Low Light qui emploie une vitesse d’obturation lente (le 1/12 s). Quant au mode Spotlight, il ferme opportunément le diaphragme lorsqu’on filme une scène douchée par la lumière. Nous l’avons expérimenté avec succès lors d’un spectacle, épargnant aux ballerines l’aspect blafard que leur aurait réservé tout automatisme. L’autre menu permet de jouer sur la balance des blancs (mémorisation ou préréglages), l’obturateur rapide jusqu’au 1/4000 s) et l’activation ou la désactivation des stabilisateur, zoom numérique, etc. L’obtention d’effets s’effectue, via des touches séparées. Pour éviter les erreurs de manipulation, rien n’interdit de verrouiller l’appareil en mode automatique, interdisant l’accès à certains paramétrages.

Mode photo & effets

effet canon MV30

Pas de carte mémoire flash, mais un mode Progressive Scan qui permet d’enregistrer une séquence animée dont certaines images sont destinées à être figées. But de la manœuvre : atténuer le flou et l’effet d’escalier qu’entraîne le mouvement.

Pour le reste, Canon n’investit pas dans les effets. Le MV30 se contente du minimum : solarisation, sépia, noir et blanc, mosaïque. Les volets et fondus s’effectuent au noir ou en mosaïque et ne comptent pas de fondu-enchaîné. Mais, le vidéaste peut afficher 4, 9 ou 16 images, « stroboscopées », provenant d’une même séquence, en ajustant le temps intermédiaire entre chaque image. Effets et fondus sont disponibles en lecture. Signalons le mode 16:9, qui anamorphose électroniquement l’image (il ne flanque pas le haut et bas du cadre de bandes noires). Par conséquent, les prises de vues réalisées dans ce mode doivent se visionner sur un téléviseur 16:9.

Caractéristiques Canon MV30

  • Capteur : 1/4 de pouce, 450.000 pixels. Progressive Scan.
  • Zoom : ×12 (numérique ×48), 41-49,2 mm, f/1,6.
  • Mise au point : Auto. Manuelle.
  • Exposition : Auto. Manuelle + 5 modes AE.
  • Bal. des blancs : Auto. Manuelle + valeurs préréglées intérieur, extérieur.
  • Obturateur : Auto. Manuel, du 1/50 s au 1/4.000 s. 1/12 s en mode basse lumière.
  • Visée : Auto. Manuel, du 1/50 s au 1/4.000 s. 1/12 s en mode basse lumière.
  • Format : Mini DV.
  • Standard : Pal.
  • Audio : 12 bits 32 kHz ou 16 bits 48 kHz.
  • Connectique : Sorties A/V : DV, composite par mini-Jack, Ushiden. Prises micro, casque, Lanc.
  • Autres fonctions : Stabilisateur optique, enregistrement SP/LP, effets spéciaux, multi-image, fondus (au noir, mosaïque, volet et double volet). Time code SMPTE. Ralenti, image par image avant-arrière. Pause. Recherche de séquences. Mode 16:9. Mode Photo. Retardateur. Doublage audio. Filtre coupe vent. HP.
  • Dim./Poids : 68 × 87 × 148 mm. 650 g.
  • Prix indicatif : 10.000 F (1524 €)

Verdict

Si vous cherchez un petit costaud, doué pour capturer de belles images très «piquées», et plutôt facile à vivre, le Canon MV30 devrait convenir. D’autant qu’il présente un bon rapport qualité-prix, offre une autonomie substantielle en option et se révèle confortable à l’usage. Ses points faibles : moins d’effets spéciaux que chez les collègues et un son un cran au-dessous de l’image.

Les plus

  • La qualité d’image.
  • Le stabilisateur optique.
  • Le confort de tournage et le grand écran.
  • La distribution intelligente des réglages et leur accessibilité.
  • La forte autonomie en option.
  • Equivalent photo 36 mm pour la plus courte focale.
  • Griffe porte-accessoires  pour micro, flash ou torche.

Les moins

  • Le rendu du micro intégré pas à la hauteur de l’image.
  • La miniaturisation limitée face à des modèles de paume comparables.
  • Les effets spéciaux en petit nombre.

CV 140

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